2003

2003: l'année du premier sacre
La saison à peine achevée, Patrice Plante annonce sa décision de repartir au Québec, pour des motifs personnels. Il faut lui retrouver un remplaçant, ou plutôt trois : un coach, un lanceur, un responsable du centre d’entraînement. Xavier Rolland ouvre son carnet d’adresse, active ses nombreux contacts outre-Atlantique. Rapidement, un nom fait l’unanimité, celui de Christian Chénard, qui accepte de relever le défi. Il arrivera à Rouen en mars.Entre temps, l’hiver a été agité. Au niveau du recrutement, un ancien revient, Paul Antoine, un nouveau arrive, Brian Deler, pensionnaire de l’INSEP. L’équipe II de Rouen accède au championnat de Nationale 1. Une dernière recrue rejoint les Huskies. Ayant constaté un certain manque de puissance offensive, Xavier Rolland met la main sur un des frappeurs les plus redoutés au Québec, Nicolas Matte.
Les Huskies se dotent aussi au cours de l’hiver d’un site Internet, qui deviendra vite la référence numéro 1 en France. En mai, un nouvel homme fort débarque à Rouen. Il arrive de Montréal avec une belle expérience de coach. Sylvain Pruneau est embauché par le club pour travailler sur la formation. Avec lui et Mickael Cerda (autre salarié du club) à sa tête, l’équipe de Nationale Une va effectuer un superbe championnat, terminant sur une fiche de 15 victoires pour 13 défaites. La réserve des Huskies va même battre Melun-Sénart (1 fois) et la Guerche (2 fois), les deux futurs finalistes !
Challenge de France
Place alors au challenge de France, nouvelle (et excellente) formule, quatre matches sur quatre jours à Pessac et Saint-Aubin-du-Médoc. Après deux victoires faciles contre La Guerche (19-1) et Cherbourg (15-1), les rouennais défont Montpellier 5-0 en ½ finale. Une énorme performance de Christian Chénard au monticule, et un peu de tension entre les deux équipes, les Huskies montrant là aussi leur esprit d’équipe et leur volonté de ne se laisser impressionner par personne. Rouen – Savigny, c’est l’affiche de la finale. Il manque Roy du côté rouennais, Proust chez les Lions. Deux jeunes lanceurs sont face à face : Brian Deler et Marc Rousseau. Les rouennais mènent 2-0 après 4 manches, mais Savigny grignote son retard, et s’impose finalement 4-2. La route du retour sera longue !

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Pierre Rolland
’C'est le moment que le destin choisit pour frapper avec une infinie cruauté. Alors que l’ambiance est au beau fixe (mission accomplie, 1 victoire, et Robin Roy au monticule le lendemain), Xavier Rolland apprend que son père Pierre vient d’être victime d’une rupture d’anévrisme, et lutte contre la mort. Pierre Rolland, un homme indispensable dans les premières heures du club, qui fut tout à la fois, dirigeant, arbitre, formateur, scoreur, qui surtout porta le club à bout de bras et de courage lors des années noires, au milieu des années 90, alors que tout aurait pu s’arrêter, frappé dans sa chair alors que le club, son club, touchait au but… Pour lui, pour sa famille, les rouennais vont sortit un superbe match le lendemain, dans la foulée d’un Robin Roy des grands jours, et s’imposer 5-3. Deux victoires à 0, un moral d’acier, une confiance inébranlable, les rouennais veulent conclure le samedi suivant. Vendredi, la terrible nouvelle tombe, Pierre Rolland est décédé. Comment décrire le sentiment de joie d’être à 27 retraits d’un titre, et de tristesse devant cette nouvelle, qui touche toutes les personnes proches du club. Le sport continue cependant. Devant un public sensationnel, les rouennais dominent sans trembler, et s’imposent 4-0. Boris Marche est le meilleur frappeur de la finale, Robin Roy, qui d’autre, est meilleur lanceur et MVP. La fête commence, et le désormais traditionnel « on est les champions » résonne longtemps dans la nuit rouennaise.
LA FINALE 2003 VUE PAR… ROBIN ROYRobin Roy avait affiché de stats incroyables lors de cette finale. Record de K sur un match de Rouen en finale. C’était lors du match 3, décisif, face à Savigny avec12 K. Avec 0.00 de ERA sur l’ensemble de la finale et un total de 20K. Et même si Robin en a gagné d’autres, comme joueur ou comme manager, ce titre 2003 revêt un caractère très particulier.« C’est la finale la plus émotionnelle. C’est le premier titre du Club. Je suis arrivé en France en 1991 pour cela. Faire de Rouen un club champion. Il a fallu 12 années de travail, de frustrations des fois, mais beaucoup d’acharnement et de bons moments avec un groupe de passionnés pour finalement conquérir ce titre et commencer à s’attaquer à l’Europe. Emotionnelle aussi, car nous avons perdu avant le match gagnant Pierre Rolland, un grand homme qui travaillait dans l’ombre tous les jours pour le club. Le père aussi de Xavier, et Pierre Yves, grands amis de mon arrivée ici. Je me souviens avoir dit à Xavier juste avant le match que pour son père, personne ne croiserait le marbre ce jour là. Un seul seulement, il me semble a touché la deuxième base. Je me souviens penser durant le match à Pierre qui nous regardait de là-haut haut et luit dire à l’occasion « regardes bien celle là !, Tu as vu ça ? » Cette victoire fut un grand moment d’émotion. Les Huskies étaient en route… »
