08 Nov 2010 – Petits et grands au sommet
Beaucoup d’agitation à l’intersaison chez les Huskies. Quelques une des grandes personnalités sportives du club, de ceux qui ont contribué aux récents grands succès français ou internationaux du club. Dubaut, Peron, Scalabrini, Sochon, pour ne citer que quelques-uns, pour des raisons diverses, quittent la meute. Les dirigeants décident de donner leur chance à quelques jeunes, et d’effectuer un recrutement précis : Xavier Rolland convainc le joueur le plus demandé du « mercato », Anthony Piquet, de rejoindre Rouen. Le meilleur jeune espoir français, Maxime Lefevre, suit le même chemin. Et « le prez »va chercher un ancien porte-couleur de l’organisation des San Fransisco Giants (AAA), Aaron Hornostaj, de traverser l’Atlantique. On ne se remet par forcément facilement d’importants changements, même au sein d’un club en pleine possession de ses moyens. Pendant les six premiers mois de l’année, les Huskies boitent. Ils laissent filer Savigny en tête du championnat de France, et subissent une véritable déroute en Coupe d’Europe, écrasés par San Boi, Heidenheim, Arnhem et Bologne, avant de sauver l’honneur face à Brno. Rouen va mal, et c’est le moment que Robin Roy choisit pour donner un nouveau tour à sa carrière. Après une soirée de réflexion à Toulouse, il décide que , cette fois, sa carrière de joueur est finie, et qu’il reprend en main le management de l’équipe. Robin impose immédiatement sa marque et sa personnalité, reconstruisant le staff technique autour de François Colombier, Gregory Fages et Keino Perez, et remettant l’équipe dans le sens de la marche en n’hésitant pas à incorporer des jeunes comme Combes, Anouar ou Bret.
Le changement se fera sentir de façon sublime en septembre et octobre. Les Huskies étaient jugés moribonds, et déjà Lions et Barracudas se disputaient sur la façon de se partager la dépouille des Champions en titre. Mais avant de penser au Championnat, les rouennais avaient un nouveau rendez-vous avec l’Europe. Après leur dernière place de juin, ils organisaient chez eux le barrage pour la montée dans le groupe A. Au menu, les croates de Karlovac, et surtout les redoutables allemands de Solingen, qui survolaient la poule sud du championnat allemand. Après avoir écarté les croates sans trop souffrir, les Huskies réussissaient le coup parfait contre les Allemands. Deux victoires sans bavures, une prestation exceptionnelle au niveau de l’intensité, de la qualité et de la concentration, et une nouvelle pépite dans le parcours européen des Huskies.
Totalement remis en selle par cette victoire, les Huskies allaient survoler la fin de saison française. Pratiquant le meilleur baseball, ils signaient 100% de victoires dans les play-offs avant se retrouver une nouvelle fois Savigny en finale. Les deux premiers match, sur le terrain des Lions, allaient rapidement tourner en faveur des rouennais, intouchables malgré l’épique résistance des Lions. Après un match 3 à suspens (Rouen mène 7-3 mais s’incline 7-8 en 12 manches dans une partie qui commence le samedi sous la pluie, est interrompue par la nuit et reprend le dimanche matin dans le brouillard), Anthony Piquet met à genoux l’attaque des Lions dans le match 4, bien aidé par Joris Bert, élu MVP de la finale.
Ce septième titre sera suivi quelques semaines plus tard par un premier qui réjouira tout autant la grande famille des Huskies. Cette fois, ce ne sont plus les grands, mais les plus petits, qui auront le droit aux honneurs de la plus haute marche du podium. Les benjamins rouennais remportent la Coupe de France, organisée à Petit-Couronne. Comme leurs aînés, les « chiots » se montrent impitoyables quand il le faut (3 matches, 3 victoires, 29 points marqués, 0 encaissés pour commencer la compétition) et courageux dans les moments importants, quand Montigny en ½ puis Clermont en finale prennent les devants au score. Les rouennais feront plier ces deux redoutables équipes, les parisiens connus et reconnus depuis longtemps pour la qualité de leur formation, et les auvergnats déjà finalistes l’an passé. Les larmes de joie de Mickael Cerda au moment du dernier retrait resteront longtemps dans les mémoires. L’éducateur protée des Huskies recevait la juste récompense d’années d’efforts. Et des plus grands aux plus petits, les rouennais continuent à mettre leur patte sur le baseball français.
LA FINALE 2010 VUE PAR… ANTHONY PIQUET
Anthony Piquet porté en triomphe par toute l’équipe. Ce moment, immortalisé par la photo de Christophe Elise, le lanceur droitier ne l’a pas oublié. C’était son premier titre de champion de France et il avait été nommé Meilleur lanceur de la finale.
« Pour ma première saison, j’arrivais avec beaucoup d’envie, et il me fallait trouver mes repères. Nous avions une très belle équipe, mais nous avons eu, c’est vrai, du mal à démarrer la saison. Il nous a fallu une Coupe d’Europe ratée (Rouen avait temné 6me de sa poule à Brno, en République tchèque et avait du jouer des barrages contre Allemands et Croates pour rester en groupe A) pour avoir un déclencheur. Par contre, une fois lancés, nous somme devenus presque inarrêtables. Je pense que seul Tim Stewart, l’Américain de Savigny, a réussi à nous battre, son bâton était en feu. J’ai eu la chance de starter deux matchs lors de cette série. Lors de mon premier start à Savigny, il faisait terriblement froid et le public était horrible, l’ambiance électrique, mais nous avions réussi à remporter les deux matchs. Il ne nous restait plus qu’à finir à domicile. Mais le match 3 ne voulait pas se terminer, Aaron Hornostaj état monté sur le monticule pour closer, mais la nuit et le brouillard ont arrêté le match. La partie a repris le lendemain en extra inning. En 12me manche, Tim a frappé un homerun qui a donné la victoire à Savigny. C’est la seule défaite des playoffs que nous avions eu, mais elle nous a simplement surmotivé pour le match 4. Robin m’a donné la balle pour cette partie, j’étais venu pour ca et j’y étais. Savigny a toujours été une équipe qui m’a réussi, et cette fois aussi. Grâce à notre belle équipe, nous avons remporté ce match sans souci. J’ai eu la chance d’être porté par l’équipe à la fin du match ( c’est l’avantage d’être petit). C’était mon premier titre de champion de France, j’étais très fier. Nous avons vécu beaucoup de chose cette année-là, cela nous a rendu plus forts pour les années suivantes. Merci encore à l’équipe, au club pour tous ces moments. Let’s go Huskies !»