2016 – Les Huskies insatiables

Dans ce succès, le rôle de Keino Perez et de son coaching staff se doit d’être souligné. Ils ont su faire les bons choix au bon moment, par exemple en modifiant le line-up, ce qui n’est jamais simple, les baseballeurs étant des êtres d’habitudes. En faisant confiance à leurs joueurs, aussi. Par exemple au poste de catcher. Dylan Gleeson avait un peu souffert dans le match 2. Laissé au repos dans le match 3, il fut de nouveau appelé derrière le marbre dans le match 4, où il fut parfait dans tous les domaines. Keino n’a pas hésité non plus à réinsérer deux joueurs qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas joué depuis au moins deux mois, Maxime Lefevre et Kenji Hagiwara, en 3ème et 1ère base. Ce fut, comme par hasard, avec un double-je 5-3 (et quel jeu de Maxime !) que se termina la finale 2016. Et puis il fallait oser donner la balle à Yohan Vaugelade avec les buts remplis dans le match 3, pour affronter Lemestre, un des frappeurs sénartais les plus efficaces.

Penser 2017

Perez, Fages et Marche se complètent à la perfection, ils savent exactement comment utiliser au mieux les ressources de leurs joueurs, et aussi comment s’immiscer dans les défauts de la cuirasse adverse, comment appuyer là où cela fait mal, comment dicter stratégiquement le tempo d’un match. Ils ont les joueurs pour le faire, à l’image d’un Oscar Combes clôturant ce qui est sans doute la meilleure saison de son histoire par un titre de MVP de la finale, un pur produit de la formation à la rouennaise qui se hisse à son tour au plus haut niveau. Si les Huskies ont su rendre cette finale facile, tout ne faut pas rose cette saison. Le départ d’un américain après 2 journées, celui, plus tragique (et qui souda peut-être encore plus l’esprit d’équipe) de Jonathan Jaspe au chevet de sa mère. Le vénézuélien avait été le frappeur rouennais le plus efficace contre Sénart cette saison, avec 8 RBI. C’était un lourd handicap que d’être privé de cet atout. Les Huskies ont su faire face. Il y eu des blessures, des absences, des moments de lassitude et de fatigue, comme toujours tout au long d’une saison. Mais le triomphe final fait oublier tout cela.

Xavier Rolland, le Président des Huskies, arrosé par ses joueurs !

Déjà, une fois le président Xavier Rolland séché de la douche que lui ont fait prendre les joueurs après le titre (par 25°, c’est supportable !), les Huskies se sont tournés vers 2017. Préparer une nouvelle saison, construire une équipe, chercher à améliorer ce qui peut l’être sur et en dehors du terrain. Le plaisir de la victoire laisse vite la place à l’infernal rythme de la gestion d’un club.

C’est donc encore une saison pour l’histoire qui vient de se terminer. Il restera à déterminer à quel rang se place-t-elle dans la longue série des années victorieuses. Elle devrait être assez haut placée. L’équipe de Rouen avait trois compétitions à jouer (Championnat, Challenge, Coupe CEB), elle les as toutes les trois remportées. Elle va retrouver cette Coupe d’Europe A qu’elle aime tant. Tiens, comme il y a 10 ans. En 2006, les Huskies avaient fait remonter la France dans le groupe A. En 2007, ils se retrouvaient en finale de la Coupe d’Europe. Un anniversaire que les rouennais sont tout à fait en mesure de fêter de la même manière, d’ici quelques mois.

LA FINALE 2016 VUE PAR… DEREK CORNELL ET ANDREW MEDEIROS

Derek de St Louis (Missouri) et Andrew de Boston (Massachusetts), sont rentrés chez eux, avec dans leur valise un titre de champion de France. Les deux Américains reviennent sur ces mois passés au sein de la meute.

Vous êtes champions de France. Qu’est-ce que ce titre représente à vos yeux ?

Derek Cornell : C’est un honneur d’être champion de France. Surtout quand je vois avec quel enthousiasme et dévouement les dirigeants, les joueurs et les fans s’investissent tout au long de l’année. C’était notre objectif à tous.

Andrew Medeiros : je suis venu à Rouen pour ça ! Je suis fier de ce titre !Mais nous voulions plus que cela. Nous voulions remporter le championnat, le Challenge et la Coupe d’Europe ! Et nous l’avons fait !

La saison s’est-elle déroulée comme vous l’imaginiez ?

Derek Cornell : Je garde beaucoup de bons souvenirs de cette expérience et  je repars impressionné par le professionnalisme qui règne au sein du club. On a été solide tout le temps.

Andrew Medeiros : La saison n’a pas été facile car toutes les équipes veulent battre les meilleurs. Nous étions une cible et il a fallu se préparer pour joueur de gros matchs chaque week end, sans se relâcher. Et nous avons montré que nous étions une équipe vraiment difficile à battre.

Que pensez-vous des Huskies, du club ?

Derek Cornell : Les Huskies sont plus structurés, plus organisés, que les autres clubs de la ligue. Il y a beaucoup de talent dans l’équipe, la concurrence est rude pour avoir sa place et c’est très stimulant.

Andrew Medeiros : Rouen est sans doute l’une des meilleures équipes d’Europe. C’est génial de voir les Huskies de retour l’année prochaine en Coupe d’Europe des champions. Les Huskies seront à leur place parmi les huit meilleures formations d’Europe. Et pourquoi pas rêver d’un titre de champion d’Europe !

Andrew, vous avez joué en Belgique. Était-ce différent? Comment ?

Andrew Medeiros : Je dirais que toute une ligue, la Belgique et la France ne sont pas très différents. Mais les meilleures équipes de France sont beaucoup plus forts que les meilleures équipes de la Belgique. Affronter des top lanceurs chaque week-end rend la concurrence plus forte et plus difficile.

Derek, vous conseilleriez à un ami de venir jouer en France ?

Derek Cornell : Oh oui, je conseille à tous les baseballeurs américains qui ont le niveau pour jouer dans la ligue française de venir. Et à Rouen en particulier, un club structuré, habitué à gagner, ambitieux, qui offre de bonnes conditions entraînements à ses joueurs. Je vais dire à mon entraîneur (Kyle Krook, entraîneur des Mules de Central Missouri, université partenaire des Huskies NDLR) que ce fut une grande expérience. Je vais lui dire que ce fut une excellente façon de découvrir l’Europe et de continuer à pratiquer ce jeu que j’aime.

Quel a été le meilleur de la saison pour vous ?

Derek Cornell :  Pour moi, c’est quand Oscar Combes a été annoncé comme le MVP de la finale. J’ai eu la chance de passer beaucoup de temps dans les cages de frappe avec lui. Ion a fait quelques heures supp’ (rires). Je respectais sa passion et le désir de devenir un meilleur joueur de baseball. Et il est agréable de voir quelqu’un travailler dur et se créer leur propre succès. J’ai apprécié mon séjour en France et rencontré beaucoup de gens formidables, des amis pour la vie. Merci de m’avoir fait confiance.

Andrew Medeiros : moi, je n’oublierai jamais la douche au champagne après la finale !



Vous souhaitez soutenir les HUSKIES de Rouen? Avez-vous pensé au mécénat?