L’Europe de Xavier Rolland

Rouen et L’Europe. La première rencontre s’est déroulée en 2003. A Barcelone. Le coup de foudre. Depuis, les Huskies ne lui ont Jamais été infidèles. Xavier Rolland, l’ancien Président des Huskies, ouvre son album à souvenirs. Et de nouvelles pages s’écriront prochainement…

BARCELONE 2003

Notre première Coupe d’Europe. La Coupe CEB, pas la Coupe des champions (NDLR : cette compétition a été reformée). Nous nous étions qualifiés en remportant le challenge de France 2002. Je me souviens du speech dans le car qui nous amenait au stade. Nous écoutions à fond Eminen. Nous étions très excités. Trop certainement. Nous voulions profiter au maximum. On perd le premier match face aux Espagnols, devant leur public. A l’échauffement Yann Monnet notre premier but prend une balle dans la figure. Il se fait recoudre dans le dégoût, hors de question pour lui de rater ça. Christian Chénard lançait. On termine 6me sur 8 avec notamment un match marathon perdu en 13me manche face aux Allemands de Mainz avec un match héroïque de Boris Rothermundt sur la butte. C’était le début d’une nouvelle ère pour le club. On est repartis avec une conviction collective. On voulait revivre cela.

ROUEN 2004

La Coupe d’Europe B des champions ! La France était redescendue en groupe B. Et fort de notre titre de champions de France 2003, il était de notre responsabilité de faire remonter la France en A. Nous avons facilement remporté la compétition à la maison. On bat les Lituaniens de Kaunas en finale. Je me souviens surtout de la fête autour du terrain, il y avait une joie communicative, beaucoup de monde. Et des jeunes comme Luc Piquet ou Kenji Hagiwara symbolisent le bel avenir qui s’ouvre devant l’équipe. On perdra le titre cette année là… Mais on chopé le virus de la Coupe d’Europe.

PRAGUE 2005

C’est à Prague qu’une ambition est née. Un déclic. On termine 5me de la Coupe CEB mais il s’est passé quelque chose. On a pris conscience de notre potentiel, on est reparti décomplexés.  On est reparti frustré avec notamment une défaite cruelle face à Zagreb (qui remportera la compétition) en 9me après avoir laissé 16 coureurs sur les buts ! C’est aussi les débuts chez nous de Keino Perez. Je me souviens du match face à Tenerife et son lanceur Rony Duarte (ex AA)… On est mené 4/0. Robin (Roy) réunit les joueurs, leur parle, les rassure et on se met à le cogner. On revient à 5/5 en 9me, mais on perd d’un point finalement. Il y avait 6 joueurs de moins de 17 ans dans notre effectif.

ANVERS 2006

Groupe B des clubs champions. On s’impose face aux Suédois en finale après avoir survolé la compétition. Le groupe B n’est plus pour nous. Je me souviens d’une ambiance sereine. Nous étions dans un bel hôtel en forêt dans la banlieue d’Anvers. J’avais aimé la sérénité qui régnait dans le groupe. Nous avions deux Hawaïens dans l’équipe, deux garçons adorables, Cy Donald et Royce Fukuroku… C’est aussi la dernière Coupe d’Europe de notre capitaine Yann Monnet…

SAN MARINO 2007

Ah 2007 ! Quelles émotions. J’ai toujours des frissons quand je regarde les photos ou quand j’en parle. Cette photo avec les garçons qui entourent Keino… Je l’adore ! Je n’avais pas accompagné l’équipe en Italie. C’était la première fois. On se qualifie pour les demi finales le jeudi… On bat San Marin, les champions d’Europe en titre, dans son stade ! J’ai suivi le match en live sur Internet. Je me souviens être sorti dans mon jardin à minuit. Il pleuvait et j’ai dansé, tout seul, comme un indien, trempé ! J’espère que mes voisins ne m’ont pas vu (rires) Il fallait que j’évacue… C’était incroyable. Ensuite, on bat Rimini, champion d’Europe 2005 en demi finale. Le vendredi, à 20H, on s’est appelé avec Robin Roy à Rouen, Yann Monnet à Londres, Paul Antoine (un ancien joueur) à Vernon. On a trouvé des billets d’avion pour le lendemain. Je suis parti de Nantes à 5 h du matin. On s’est tous retrouvé à Roissy. On est arrivé au stade deux heures avant le match. Les gars n’en revenait pas de nous voir. On a fait une belle finale, qu’on perd 3/1 face à Kinheim, le champion des Pays-Bas. On prend deux points en 1ère sur une erreur… Ça nous coûtera cher. On a ensuite passé la nuit sur une plage de Rimini, à boire des Mojitos. A imaginer l’avenir du club. On est reparti après une douche, vol vers Paris, puis TGV pour Nantes… Une nouvelle douche et je suis allé travailler ce dimanche là. C’était les élections législatives. Je présentais la soirée spéciale élections. J’ai passé trois heure à l’antenne après une nuit blanche en Italie… Je parlais politique à la télévision mais j’avais encore la tête à Rimini… Vous vous rendez compte, il fallait remonter jusqu’en 1976 (Anvers) pour voir en finale un club issu d’un autre pays que les Pays-Bas ou l’Italie…

GROSSETO 2008

La Toscane… On termine 4me. C’est la dernière année où la formule de la compétition comprenait des demi finales et finale..On est balayé en demi par Kinheim, trop fort. On a donné notre maximum. On bat les Belges (et les 18 strike outs de Jason Kosow), on bat les Allemands… On confirme notre place en, finale en 2007 avec une équipe un peu moins expérimentée. On commence à se faire respecter. Mon regret ? La défaite lors de la petite finale 3/1 face à San Marin. On pouvait gagner ce match et monter sur le podium.

NETTUNO 2009

Le 1er avril 2009 est gravé dans notre mémoire. A cause de la pluie, on a été contraints de jouer deux matchs le même jour. Amsterdam et Tenerife ! Bonjour le programme ! Et pourtant. On bat les redoutables Marlins 2 à 0 et on enchaine par une victoire 8/5 face à Amsterdam… Jamais une équipe française n’avait battu d’équipe hollandaise dans l’Histoire de notre sport. Et nous on fait cela en Coupe d’Europe ! Et puis, à titre personnel, j’étais heureux pour mon ami Robin Roy. Il s’était battu contre un cancer, l’avait vaincu. Il revient dans le groupe, et bat Amsterdam. Quelle leçon !

Malheureusement, on perd contre Nettuno le dernier jour, on se retrouve avec une triple égalité avec Nettuno et Amsterdam. On termine 3me et on ne va pas au Final Four. Cruel.

BRNO 2010

J’ai suivi cela à distance. On avait une belle équipe. Mais rien n’a marché comme on l’espérait. On s’est fait massacrer par les Allemands, les Espagnols, les Hollandais, les Italiens… On a pris des raclées, on ne maitrisait plus… Mais il y a eu un moment capital à Brno. Une discussion, initiée par Robin Roy, une remise en question des gars, une mise à plat des problèmes… Les gars se sont parlés, se sont fait des reproches… Et on termine derrière par une superbe victoire 10/8 contre Brno face à Pat Ahearne, l’ancien major leaguer des Detroit Tigers. On prive Brno de Final Four d’ailleurs. Sur cette lancée, on va tout gagner ensuite dans la saison, Challenge, poule de barrage européenne, championnat de France… Mais on termine dernier de la Coupe d’Europe et on va devoir jouer les barrages pour ne pas descendre en groupe B.

ROUEN 2010

On a obtenu l’organisation des barrages. On accueille les Croates de Karlovac et surtout les Allemands de Solingen. Face à ces derniers, personne ne nous donnent de chances. Robin Roy les observe lors de leur pratique le vendredi. Il m’appelle, « Ce sont des monstres ». En plus, on a perdu quelques joueurs. Maxime Lefèvre et Quentin Becquey sont partis en Amérique du Nord dans leur collège. Notre lanceur (ex AAA Giants de San Francisco) Mike Musgrave est parti… On lance des gamins comme Yohan Bret et surtout Oscar Combes… Pour leurs débuts avec le groupe Elite, ils vont être incroyables de culot… On bat deux fois les Croates et deux fois les Allemands (4/1 et 7/2). On a été très forts tout le week end. Ca reste pour moi l’une de nos plus grosses perfs en Coupe d’Europe. Les Alligators de Solingen étaient vraiment costauds. Ils dominaient le championnat d’Allemagne.

PARME 2011

On termine 5me sur 6 (grâce à notre victoire 1/0 face au champion d’Espagne Tenerife), mais excepté nos débuts ratés face à Brno (défaite 10/2), on réalise un très bon tournoi. On passe tout près d’un exploit retentissant face au club local, parme (club le plus titré d’Europe). On mène 4/1, puis 4/3 jusqu’en 8me. On encaisse un point en 8me et un 5me en 9me. Après deux morts, un Italien frappe un homerun… Quel match ! On perd ensuite 3/0 face à Rotterdam et 4/1 face à San Marin… On est 5me mais on peut être fiers de nous. On a vraiment joué un baseball de très haut-niveau. Et je pense que nous n’étions pas loin du Final Four en 2011. Peut-être avons-nous tiré profit de cette expérience pour réussir Rotterdam 2012.

ROTTERDAM 2012

On a vraiment travaillé fort pour réussir notre coup. On ne parlait que de cela. On a été exigeants sur les détails, sur la qualité de l’hôtel, sa proximité avec le stade pour ne pas perdre de jus dans les transports… Les gars, dimanche après dimanche, ont travaillé en championnat pour préparer la Coupe d’Europe. On ne parlait que de Final 4. Les yeux des gars brillaient. Ils se savaient capables de réaliser cet exploit. Après, il y a bien sûr les victoires, celle face à Rotterdam en ouverture… Et puis ce match d’une incroyable intensité face aux Allemands avec cette bagarre, l’expulsion d’Ethan (Paquette), et la révolte, le sentiment d’injustice… On était menés 2/0, on va gagner 4/2 avec notamment le double de David Gauthier en 7me, bon pour deux points. C’était très chaud. On a reçu beaucoup de compliments, y compris des Hollandais, ce qui est rare pour un baseballeur français !! On se qualifie pour le Final 4 en Italie. Une première pour le baseball français.

NETTUNO 2012, LE FINAL FOUR

Quel souvenir ! Nous avons rejoint l’Italie avec mon frère Pierre-Yves. On était dans les quatre grands d’Europe ! Avec deux Italiens et un Hollandais ! Nous étions à l’aéroport. Les Huskies faisaient la Une de l’équipe ! Incroyable ! Une première pour un club rouennais et un club de baseball français ! Valérie Fourneyron, alors Ministre des Sports m’avait appelé avant le décollage. Elle venait de lire l’équipe qui consacrait une page au club et elle avait, comme toujours, tenu à nous apporter son soutien. On se sentait capables de créer l’exploit. Malheureusement, notre américain Ethan Paquette était suspendu le premier match. Hagiwara était absent et Aponte non qualifié…Nos trois meilleurs frappeurs… Maxime Lefèvre revenait de blessure…Pour gagner le Final Four, il aurait fallu être à 200%…Pourtant, on s’est bien battu. Défaite 4/0 face à Bologne et pour le podium , défaite 8/7 face à Amsterdam après avoir encaissé 5 points dans la première manche. On a fait honneur au baseball français.

BARCELONE 2013

On est partis à Barcelone avec 9 absents ! keino Perez a dû lancer les jeunes dans le bain et ils ont été incroyables ! Dylan Gleeson, Yoann Vaugelade, Bastien Dagneau… Ils ont été d’un culot inouï. On termine dernier et pourtant ! On bat les champions des Pays-Bas Kinheim 9/7 ! On prend notre revanche face aux Hollandais qui nous avaient battu en finale en 2007 ! Malheureusement, avec un effectif un peu juste, on a perdu plusieurs matchs sur le fil,  en fin de match. On perd 6/4 face à Rimini après avoir mené 2/0 jusqu’en 7me manche avec Yoann Vaugelade sur la butte. Il n’avait que 17 ans. On craque à la fin…Contre Barcelone, on perd aussi d’un rien. 2/1. En 9me, Carlos Hereaud est pourtant en 3me avec un seul retrait.. On perd aussi 1/0 face à Brno. Un point encaissé en 9me manche sur une erreur… On a beaucoup appris lors de cette édition. Nous jeunes ont grandi. J’étais très fier des joueurs, cette équipe de jeunes qui n’avait peur de rien. Cela colle bien à l’image du club.

ROUEN 2013

Dernier en poule, on doit se battre pour gagner les barrages et permettre à la France de rester dans le groupe A en 2014. Rouen n’est jamais descendu. La poule est organisée chez nous avec Anvers et Moscou. On passera sans trembler dans une belle ambiance terrain Pierre-rolland et une belle couverture médiatique. 

AMSTERDAM 2014

Saison 2014. On perd le titre, on perd le challenge de France. Et pourtant, on réussit une magnifique Coupe d’Europe. En ouverture, on blanchit les Italiens de Nettuno, qui n’en reviennent pas (3/0). Puis on bat Prague 11 à 10, on enchaine contre  les Allemands de Solingen 8 à 7 après 11 manches ! On bat notre ami Chris Mezger (ex Rouen 2012), ce qui est une énorme perf…

Tous les matchs avaient été terriblement disputés et en demi finale, on n’avait plus de jus pour inquiéter San Marin (2/8).

ROUEN 2016

Après une saison 2015 blanche, sans Coupe d’Europe, on retrouve l’Europe en 2016. Sénart et Paris n’ayant pas réussi à maintenir la France dans le groupe A de la Coupe des Champions, on repart en Coupe CEB. On est heureux d’accueillir la compétition à la maison. On s’impose assez facilement. On offre la Première Coupe CEB de son Histoire au baseball français. Le publlic est heureux, on permet à la France de remonter dans le Top 8 européen. On a fait le job et fat une belle fête au stade.

REGENSBURG 2017

On est de retour dans le Top 8 ! On sait que nous sommes une fois de plus le petit poucet mais on y va avec énormément d’ambition. Les gars jouent leur meilleur baseball en Coupe d’Europe. On est capable de tout. On bat les Allemands de Mainz après un gros bras de fer. J’ai vécu le match depuis Nantes avant de rejoindre l’équipe en Bavière. On balaie les champions d’Allemagne en 8 manches 17/7 !! Inouï. Cela montre le potentiel du groupe. Ensuite, on rate complètement notre match contre les Italiens. Tout va se jouer contre Rotterdam pour une place en demi finale. Quel match ! Les gars ont offert une magnifique résistance tout au long du match.  On est à 3/5 en 8me et on craque, avec quelques décisions d’arbitrage douloureuses… Défaite 9/3 face aux futurs champions d’Europe. On pouvait passer. Les gars avaient le masque à la fin du match, je me souviens des larmes de Kenji (Hagiwara). Ce match avait été d’un très haut niveau et extrêmement intense.  Il restait ensuite à assurer le maintien de la France en Coupe des Champions. On l’a fait facilement en  dominant Regensburg devant son public 18/2. Ces deux victoires contre les deux meilleures équipes allemandes sont d’ailleurs deux énormes performances. Il suffit de voir les résultats des récents France Allemagne…  Nous terminons 5me en Europe. pas mal quand même , non ?



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