02 Août Deux Rouennaises au Japon
Deux Rouennaises, Coralie Guillemin et Celia Souidi, vont participer en septembre aux Championnats du monde baseball féminin au Japon. Elles évoquent leur passion.
Mercredi 13 septembre, à 14H30 (7H30, heure française), deux Rouennaises vivront un moment important dans leur carrière de sportives. Elles lanceront et frapperont des balles sur la pelouse du Miyoshi Kinsai stadium au Japon, face au Venezuela. Un stade de 16.000 places, inauguré en 2009, et home de l’équipe de baseball d’Hiroshima. Coralie Guillemin (24 ans) et Celia Souidi (25 ans) participeront avec l’équipe de France à la première phase des Championnats du monde de baseball féminin (13 au 17 septembre).
Coralie, Celia et les bleues, (la France, championne d’Europe en titre, est classée 16ème nation mondiale, vont affronter les plus puissantes équipes mondiales dans leur poule. Le Japon (n°1 mondiale), Taipei (n°2 mondiale), le Venezuela (n°5), Cuba (n°7) et Porto Rico (n°9)… Le Japon notamment fait figure d’ogre. La sélection nippone a remporté les six dernières éditions (la compétition se déroule tous les quatre ans).
Un autre groupe rassemble à Thunder Bay au Canada, le Canada (n°3), les Etats-Unis (n°4), l’Australie (n°8), Hong-Kong (n°10), la Corée du sud (n°11) et le Mexique (n°12).
Les deux meilleures équipes de chaque groupe, ainsi que deux nations invitées, participeront aux finales du Championnat du Monde à Thunder Bay, au Canada lors de l’été 2024.
Comment avez-vous découvert le baseball ?
Coralie : J’ai découvert le baseball à l’école, c’est un ancien joueur des Andelys qui faisait des interventions dans les écoles pour faire découvrir le baseball aux enfants. Ca m’a tout de suite attiré, c’est comme ça que je me suis inscrite. J’ai même trainé mon frère avec moi.
Vous jouez aussi au softball. Quelles sont les différences ? Et quelle discipline préférez-vous ?
Coralie : J’ai joué plus jeune au soft, mais j’ai toujours préféré le baseball. C’est vrai que ce sont deux sports tout très similaires. Mais au soft, le terrain est plus petit, le lancer est complètement différent…
A quelles postions évoluez-vous ?
Coralie : Je suis lanceuse, et je joue parfois en infield.
Quel est votre parcours avec l’équipe de France ?
Coralie : J’ai été présélectionnée pour la première fois en 2020 pour la Coupe du monde au Mexique, mais cette compétition a été annulée avec le COVID. Du coup, ma première expérience réelle date de 2022 avec championnat d’Europe à Montpellier. Je vais vivre à la rentrée ma deuxième compétition avec les bleues.
Celia : J’ai eu la chance de participer à un championnat d’Europe avec la sélection Soft U19. Plus tard, j’ai fait partie du collectif France senior sur une année sans championnat. En baseball j’ai fait partie de l’équipe de France pour les championnats d’Europe 2022 de baseball féminin et je suis sélectionnée donc pour la première phase du championnat du monde au Japon.
Quel est votre meilleur souvenir sur un terrain ?
Celia : Mon meilleur souvenir sur un terrain reste la première victoire contre l’équipe de St Raphaël en D1 Softball, invaincue depuis plus de 10 ans !
Coralie : Mon meilleur souvenir sur un terrain est le match contre l’Angleterre en demi-finale du championnat d’Europe à Montpellier. Je suis entrée en relève comme lanceuse. Après avoir été menées au score, on a réussi à égaliser (12-12), donc je ne devais prendre aucun point pour que l’équipe aille en finale, et c’est ce qui s’est passé. L’équipe a ensuite su produire à la frappe, et nous remportons le match 13-12 (Coralie a été nommée MVP de la compétition NDLR).
A quoi vous attendez-vous au Japon ?
Coralie : A quelque chose de très grand, c’est le sport national au Japon, tout va être décuplé par rapport à ce que nous pouvons avoir en France. J’ai hâte de découvrir cette autre culture du baseball !
Celia : Je m’attends à une excellence technique et physique de la part de ces équipes. J’espère que l’évènement séduira du public pour promouvoir un peu plus le baseball féminin.
Japon, Taipei, Cuba, Venezuela, Porto Rico.. Ca ne fait pas un peu peur ?
Coralie : Forcément un peu, mais dans tous les cas, quoi qu’il arrive, l’expérience sera enrichissante. C’est une chance incroyable que nous avons de vivre ça.
Celia : Peur ? Non au contraire. C’est vraiment très intéressant de pouvoir jouer les meilleures équipes mondiales, de se rendre compte du résultat qu’une équipe féminine peut espérer fournir.
Vos ambitions ?
Coralie : J’évolue à Rouen avec l’équipe de Division 2. Je veux continuer, m’entraîner dur pour me faire une place. Je sais que la D2, c’est le dernier palier pour moi, le niveau maximum. Y être, c’est déjà une chance, nous sommes très peu de filles en D2. Alors, je m’accroche. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et de choses à modifier dans mes gestes pour pouvoir performer. Il n’y a qu’en travaillant dur que tout cela pourra aboutir. J’aimerais aussi continuer au sein de l’équipe de France, être présente au championnat d’Europe à venir pour vivre encore de belles expériences comme en 2022.
Celia : Sur ce championnat du monde, mon ambition est de montrer ma valeur ajoutée à ce collectif, et de mettre en avant les progrès réalisés depuis le championnat d’Europe. L’idée est d’assurer au mieux les demandes des coachs au moment où leur confiance vous est accordée.
Que faites-vous dans la vie ? Compatible avec sport de haut niveau ?
Celia : Je suis kinésithérapeute ! Je travaille beaucoup mais j’ai l’avantage de pouvoir gérer à peu près mes horaires. Je trouve toujours du temps pour le baseball ou la préparation physique parce que j’aime ça plus que tout autre loisir. Question de priorité !
Coralie : Je suis commerciale chez Veolia, cela peut être compatible avec le sport de haut niveau, mais il y a forcément des jours où on sacrifie des entraînements parce qu’on n’a pas fini tout ce qu’on voulait faire, les imprévus de dernières minutes etc… Et ma vie professionnelle passe avant le baseball malgré tout.
A noter la forte présence des normandes au sein de l’équipe de France. Emma Patry et Ambre Brouard (Evry) ont joué à Rouen. Camille Foucher évolue à Caen et Lisa Papoin à Louviers.