Rouen relégué en play-downs !

Pour la première fois depuis la montée en Elite en 2002, Rouen ne va pas disputer les playoffs. Un tremblement de terre dans le baseball français. Une défaite sur tapis vert pour raison administrative, des défaites invraisemblables ont exclu les Huskies du dernier carré. Ils joueront les play downs face à Metz.

Le 18 juin, lors de la rencontre face à Montigny, un jeune rouennais de 15ans, membre du Pôle espoirs de Rouen, a été, par erreur, inscrit sur la feuille de match lors de la rencontre face à Montigny. Victorieux du match sur le terrain 6/4, les Huskies ont été sanctionnés d’une défaite sur tapis vert. Sans cette sanction notamment (ce jeune n’est jamais entré en jeu), Rouen aurait terminé premier de sa poule. «On ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes, relativise Pierre-Yves Rolland, le Président rouennais. Nous avons donné trop de matchs à nos adversaires et nous aurions dû être à l’abri de cette sanction ».

Les Huskies ont perdu cinq matchs d’un point. Rageant. Et inhabituel. Sylvain Virey, le Directeur sportif des Huskies, fait l’inventaire des occasions ratées durant la saison. « Oui. C’est très décevant. Et à ces 5 matchs pour lesquels nous n’avons pas su trouver de solution, s’ajoute aussi et surtout la défaite en finale du Challenge de France (perdue en 13me manche face à Montigny) ainsi que le match de maintien en Coupe d’Europe contre les champions d’Allemagne, (Rouen menait 4/2 en 9me..) ».

La saison n’est pas terminée mais inévitablement on cherche à comprendre un tel scénario. Que s’est-il passé alors que l’équipe avait réalisé un triplé fantastique la saison dernière (Coupe d’Europe, Championnat et Challenge de France) ? Les raisons sont multiples selon le Directeur sportif rouennais. « Je pense avant tout que nous bénéficions de joueurs et de personnes de grande valeur. Cette situation n’est pas le résultat d’une situation ou d’une personne en particulier mais bien d’un ensemble de causes que nous n’avons pas pu, pas su contrôler. Sans ordre de priorité je note pour les joueurs un engagement moins important et des absences répétées aux entraînements et aux matchs pour raisons personnelles ou professionnelles. Les blessures sont venues s’ajouter aux problèmes de disponibilité. Comment imaginer qu’une saison puisse se jouer sans difficultés avec les problèmes de santé de Louis (Brainville) et de Dylan (Gleeson) cet hiver, de l’absence d’Esteban Prioul (toujours blessé depuis le début de la saison) ou de Quentin Moulin (blessé en début de saison suite à un accident de trottinette puis suite à son bras cassé lors d’un entraînement). Ces élément nous on contraint à ne jamais jouer avec un effectif complet durant toute la saison ».

Une infirmerie bien remplie qui s’additionne avec des prestations des recrues étrangères décevantes.  « On peut en effet parler de déception sur le recrutement de nos joueurs étrangers. Il n’est pas à la hauteur des attentes. Avec les blessures de nos lanceurs, l’absence non anticipée de joueurs cadres et le départ prématuré de certaines recrues (Werner Leal, meilleur lanceur du championnat, est reparti après avoir signé un contrat professionnel au Venezuela), nous n’avons pas su ajuster et trouver de bons renforts pour compenser nos lacunes ».

Le départ de Werner Leal aura certainement été l’un des tournants de la saison pour les Huskies. Dans Paris-Normandie, Pierre-Yves Rolland confirme les propos de Sylvain Virey. « On tenait une pépite sur la butte mais il a eu une proposition qu’il ne pouvait pas refuser dans un âtre championnat plus performant. Quand on est ensuite amené à recruter en cours de saison, sur le marché, on ne trouve plus les meilleurs joueurs. Et derrière, on se fragilise. C’est essentiellement pour ça qu’on lâche quelques matchs, des défaites qui nous coûtent cher »

Des blessures, des étrangers qui ne dominent pas… Et quelques jeunes partis sous d’autres cieux.  « Dans notre gestion d’effectif, nous devons également constater le départ de joueurs qui ont une importance capitale dans notre processus de développement, regrette Sylvain. Luc (Viger), ainsi que certains des meilleurs potentiels (4) jeunes formées localement sont partis vers d’autres centres d’entraînement et d’autres clubs (Toulouse ou Regensburg en Allemagne). Ces départs ou cette base de renouvellement de nos effectifs n’a pas été suffisamment compensée cette année ».

Et les Huskies ont découvert un sentiment nouveau. Le doute. « Le doute a fini par s’installer, développe Pierre-Yves Rolland dans Paris-Normandie. Cinq ou six fois, il n’a manqué qu’un coup sûr pour l’emporter. Ensuite, on s’enfonce dans le négatif. On sortait d’une saison où l’on avait tout gagné et je crois que les gars n’ont pas appris à perdre tout simplement. » 

UNE RESPONSABILITE COLLECTIVE

Pour autant, l’analyse de cet échec n’épargne pas les coachs et les dirigeants toujours selon Sylvain Virey. « Pour le staff  aussi on constate un manque de disponibilité.  Boris (Marche), tout comme les coaches assistants étaient moins disponible que l’année passée. Malgré le renfort déterminant de Greg (Fages), l’arrêt de Luc (Piquet) et de Yoann (Vaugelade) ont été préjudiciable à la vie du groupe. Contrairement à notre D2 qui bénéficie de Quentin (Becquey) et malgré ces défaillances constatées, nous sommes restés sur les base d’un encadrement non professionnel pour la D1. Le manque d’engagement c’est aussi fait sentir chez les dirigeants. Pris par d’autre projets (gestion de la maison, organisation du Challenge de France Softball, remplacement de deux salariés, projet U13 au Québec, projet terrain, accompagnement de la formation de nos coaches (stages au Japon, Floride, Canada) …) et, je l’ai déjà évoqué, une saison qui fait suite à une année déjà éprouvante pour les bénévoles. Au final, je pense que nous avons (Joueurs, staff et dirigeants) tous manqué de rigueur dans notre projet de D1 Baseball. Pour autant et même si je ne me satisfais pas du résultat, malgré toutes ces difficultés, même en jouant mal cette année, nous avons disputé la finale du Challenge de France et nous étions à un match de la demi finale du championnat ! »

Une années sans titre, une première depuis 2014 pour les Huskies. Les baseballeurs rouennais pourront s’inspirer de la réaction de la meute dès la saison suivante. Vexée, elle avait, dès 2015, remporté championnat et Challenge. De l’art de savoir rebondir. « Il nous faut maintenant continuer à nous battre pour bien finir la saison. Faute de titre cette année, cette mauvaise saison doit nous permettre d’apprendre et d’envisager nos erreurs comme les bases de nos forces futures. Nous ferons un bilan complet en fin de saison pour rebondir et envisager 2024 avec les ambitions qui caractérise le club »

Il sera difficile, à l’heure de l’autopsie d’une saison ratée, d’évacuer le sentiment que les Huskies se sont battus tout seuls. Avec des fiches positives face aux qualifiées aux playoffs, (4 victoires à 2 face à Montigny, 5 victoires à 1 face à Toulouse, une très large victoire 13/1 face à Montpellier en demi finale du Challenge de France…), la frustration prédomine. « Nous avons perdu le championnat contre des équipes moins fortes comme Paris ou la Rochelle. C’est là qu’on fout en l’air notre saison car on n’a pas su gérer ces matchs. » Toutefois, en attendant de dresser un bilan complet, le Président Pierre-Yves Rolland ne veut pas limiter la saison 2023 à la seule prestation de la Division 1. « C’est bien sûr important, c’est ce qu’attendent nos partenaires, nos supporters… Mais il y a derrière tout un club avec ses projets. Je retiens par exemple nos jeunes au Québec, l’organisation du Challenge France de softball, une première, les travaux pour refaire la surface du terrain en fin d’année.. Nous avons aussi des raisons d’être satisfaits. Et cela montre aussi la difficulté d’être champion tous les ans. Cela valorise d’autant plus notre palmarès avec 17 titres de champions en 20 ans. Et puis cela peut être salutaire sur la relise en cause d’un groupe qui s’était installé dans une routine de tout gagner ».

PLAYDOWNS, MODE D’EMPLOI

Rouen découvrira les play downs. Les Huskies ne les ont jamais joués. Terriblement mois excitant, mais Il faudra tout de même terminer la saison dignement.

Rouen affrontera au premier tour Metz pour une série en 5 matchs. Déplacement dans l’est le 20 août avant de recevoir les 2 et 3 septembre. En cas de défaite, Rouen affrontera le perdant de la rencontre Savigny/La Rochelle pour la 7ème place. Le 8me devant affronter en barrage le champion de Division 2 les 14 et 15 octobre à l’extérieur (Clermont, Béziers ou Valenciennes).

Une année compliquée. Des blessures, un recrutement pas au niveau... Le doute qui s'installe...


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