Rouen Savigny, Acte VI

Les Huskies de Rouen et les Lions de Savigny vont se disputer le titre de champion de France lors des French series. Ce sera la sixième fois que les deux équipes se rencontrent en finale. Rouen a remporté les cinq premières confrontations. En 2003, 2005, 2009, 2010 et 2022. Retour sur ces face à face. 

2003 Rouen bat Savigny 3-0 (8-7, 5-3, 4-0)

Une première victoire arrachée en toute fin de match, après un combat mémorable et une performance majuscule de Christian Chénard au monticule. Par la suite, Robin Roy s’occupe de l’attaque de Savigny (20K en 2 matches) et donne son premier titre aux Huskies.

LA FINALE 2003 VUE PAR… ROBIN ROY
Robin Roy avait affiché de stats incroyables lors de cette finale. Record de K sur un match de Rouen en finale. C’était lors du match 3, décisif, face à Savigny avec12 K. Avec 0.00 de ERA sur l’ensemble de la finale et un total de 20K. Et même si Robin en a gagné d’autres, comme joueur ou comme manager, ce titre 2003 revêt un caractère très particulier.« C’est la finale la plus émotionnelle. C’est le premier titre du Club. Je suis arrivé en France en 1991 pour cela. Faire de Rouen un club champion. Il a fallu 12 années de travail, de frustrations des fois, mais beaucoup d’acharnement et de bons moments avec un groupe de passionnés pour finalement conquérir ce titre et commencer à s’attaquer à l’Europe. Emotionnelle aussi, car nous avons perdu avant le match gagnant Pierre Rolland, un grand homme qui travaillait dans l’ombre tous les jours pour le club. Le père aussi de Xavier, et Pierre Yves, grands amis de mon arrivée ici. Je me souviens avoir dit à Xavier juste avant le match que pour son père, personne ne croiserait le marbre ce jour là. Un seul seulement, il me semble a touché la deuxième base. Je me souviens penser durant le match à Pierre qui nous regardait de là-haut haut et luit dire à l’occasion « regardes bien celle là !, Tu as vu ça ? » Cette victoire fut un grand moment d’émotion. Les Huskies étaient en route… »

2005 : Rouen bat Savigny 3-1 (7-17, 11-5, 13-2, 7-2)

Les Huskies sont totalement déclassés par l’agressivité et la puissance des Lions dans le match 1. Mais Blake Denischuk prend ensuite les choses en main en détruit consciencieusement le pitching des Lions (8 RBI) et conduit les rouennais à la victoire.

LA FINALE 2005 VUE PAR… BLAKE DENISCHUK 
Rouen récupère son titre. Son deuxième après celui de 2003. En 2004, les Huskies avaient été sortis en demi finale. La victime ? Comme en 2003, les Lions de Savigny. Il faut dire qu’en 2005, les Huskies comptaient dans leur lineup un sacré cogneur. Le Canadien Blake Denischuk. Installé aujourd’hui à San Diego, il reste très proche du club. Et n’a pas oublié ses quatre homeruns en finale. Ni ses amis rouennais. « Rouen ? Le meilleur souvenir de ma carrière ! »A Savigny, personne n’a oublié Blake Denischuk. Ni les lanceurs, qui ont souffert, ni les outfielders qui ont vu ses frappes passer au dessus de leu tête. Le receveur originaire du Canada et installé désormais à San Diego détient depuis 2005 un record avec les Huskies. Celui du plus grand nombre de homeruns dans une série finale, avec 4. Il détient aussi le record de points produits : 10 en 4 matchs. Rentré en Amérique du Nord depuis 10 ans, Blake est resté très attaché au club. Témoin sa présence au mariage de Luc Piquet cet été à Rouen. Une réflexion est également en cours pour qu’il serve d’intermédiaire pour l’Academy pour des liens avec des universités américaines.

« Ah la finale en France… Bien sûr, je m’en souviens très bien. On avait perdu le premier match à Savigny. J’avais pourtant frappé un homerun… On avait pris une raclée (17/7) et un gros coup sur la tête car on n‘avait pas connu souvent la défaite durant la saison (sourire). Les gars étaient tellement jeunes dans l’équipe. On était des gamins et l’équipe devait encore apprendre comment gagner. Je me souviens très bien de ce moment où Rob (Robin Roy) a secoué les gars, a parlé au groupe. Il nous a poussé et je crois que ca a été un déclic, que les gars ont compris ce qu’il fallait faire pour gagner. Je ne crois pas que nous ayons ensuite été menés dans cette série. Et on a enchaîné avec huit titres de champions de France de rang ! Et j’ai été nommé MVP. Vous savez, j’ai joué en NCAA avec Arkansas, puis en ligue pro indépendante, mais jouer pour les Huskies de Rouen a été le meilleur moment de ma carrière. C’est à Rouen que j’ai eu le plus de fun à jouer au baseball. J’ai rencontré des amis géniaux, l’organisation du club était excellente, et on gagnait souvent… Ouais, c’était chouette. Ce qui m’a le plus marqué, c’était l’ambiance dans le club. J’étais impressionné par les dirigeants, les bénévoles les joueurs… C’était comme une grande famille et je peux vous dire qu’il n’y a pas ce genre d’ambiance dans toutes les organisations. On prenait du plaisir sur le terrain, on se marrait bien en dehors. Et cela faisait la différence. Je suis très fier d’être toujours recordman du nombre de homeruns en finale mais je suis surtout très fier de tout ce qu’on avait réalisé cette saison-là. Et plus que tout, je suis très fier car nous avions posé les bases d’une équipe de vainqueurs. Nous avions donné naissance à un groupe qui a tout dominé les saisons suivantes. Et j’y ai participé. Etre un Husky est quelque chose de spécial. Seul un petit groupe peut se prévaloir d’en être un. Et cela crée un lien fort entre nous. Même quand on est loin . »

2009 : Rouen bat Savigny 3-1 (6-5, 5-2, 2-4, 7-2)

Keino Perez est le héros des deux premiers matchs en entrant en relève à chaque fois pour signer les deux succès. Après un match 3 serré mais perdu, il revient au monticule pour 9 manches dominantes dans le match 4.

LA FINALE 2009 VUE PAR… FRANCOIS COLOMBIER
François Colombier a tout connu au club. Jouer, président… Il lui manquait le poste de manager. Ce sera fait en 2009. Sous sa direction, l’équipe a vécu une grande saison. 

En 2009, j’ai eu le grand honneur d’être le manager des Huskies. Ce n’est pas rien de se retrouver à la tête d’une telle équipe ! On a eu une belle saison, avec la victoire sur Amsterdam en Coupe d’Europe (quel souvenir, avec Robin Roy au monticule), le Challenge gagné au terme d’une finale étouffante. Les Huskies étaient forts, avec des garçons au caractère bien trempé, qu’il n’était pas toujours facile de diriger ! En finale, on retrouvait Savigny. C’était une grosse équipe, avec  Stewart, Huff, Lemestre, Peyrichou, Goniot, Ferreira, Ferreira, Rousseau, Martinez, Dal Zotto… Du beau monde. Pour les deux premiers matches, j’avais demandé à Keino d’agir comme releveur, et comme d’habitude Keino a fait ce qu’on lui demandait à la perfection. Dans le match 1, il remplace Robin Roy 8ème manche avec 2 retraits et 2 coureurs sur les sentiers avec le score à égalité, il ferme  la porte, et il a continué le travail jusqu’à ce qu’on gagne en extra-inning. Puis il a relevé Giovanni Ouin dans le match 2 pour préserver la victoire. Tout était donc bien parti, mais au retour, Robin se blesse après 3 manches, Matthieu Crescent entre en relève et connaît quelques problèmes de contrôles (dommage, car quand il mettait la balle dans la zone, il était infrappable), et on perd le match. Le match 4 fut compliqué, je me souviens notamment d’une live drive de Stewart avec les buts remplis que Nicolas Dubaut a capté en 1ère base, enlevant 3 points aux Lions, ou d’un énorme double-jeu Dubaut – Scalabrini – Perez en fin de match. On a gagné cette finale, et je suis fier d’avoir un peu contribué à écrire quelques lignes de la prestigieuse légende des Huskies.

2010 : Rouen bat Savigny 3-1 (16-4, 10-5, 7-8, 5-1)

Une finale marquée surtout par un match 3 arrêté par la nuit et repris le dimanche matin pour une victoire en extra-inning (12 manches) sur un home-run des Lions. Les autres rencontres sont facilement dominées par les Huskies.

LA FINALE 2010 VUE PAR… ANTHONY PIQUET
Anthony Piquet porté en triomphe par toute l’équipe. Ce moment, immortalisé par la photo de Christophe Elise, le lanceur droitier ne l’a pas oublié. C’était son premier titre de champion de France et il avait été nommé Meilleur lanceur de la finale.

« Pour ma première saison, j’arrivais avec beaucoup d’envie, et il me fallait trouver mes repères. Nous avions une très belle équipe, mais nous avons eu, c’est vrai, du mal à démarrer la saison. Il nous a fallu une Coupe d’Europe ratée (Rouen avait temné 6me de sa poule à Brno, en République tchèque et avait du jouer des barrages contre Allemands et Croates pour rester en groupe A) pour avoir un déclencheur. Par contre, une fois lancés, nous somme devenus presque inarrêtables. Je pense que seul Tim Stewart, l’Américain de Savigny, a réussi à nous battre, son bâton était en feu. J’ai eu la chance de starter deux matchs lors de cette série. Lors de mon premier start à Savigny, il faisait terriblement froid et le public était horrible, l’ambiance électrique, mais nous avions réussi à remporter les deux matchs. Il ne nous restait plus qu’à finir à domicile. Mais le match 3 ne voulait pas se terminer, Aaron Hornostaj état monté sur le monticule pour closer, mais la nuit et le brouillard ont arrêté le match. La partie a repris le lendemain en extra inning. En 12me manche, Tim a frappé un homerun qui a donné la victoire à Savigny. C’est la seule défaite des playoffs que nous avions eu, mais elle nous a simplement surmotivé pour le match 4. Robin m’a donné la balle pour cette partie, j’étais venu pour ca et j’y étais. Savigny a toujours été une équipe qui m’a réussi, et cette fois aussi. Grâce à notre belle équipe, nous avons remporté ce match sans souci. J’ai eu la chance d’être porté par l’équipe à la fin du match ( c’est l’avantage d’être petit). C’était mon premier titre de champion de France, j’étais très fier. Nous avons vécu beaucoup de chose cette année-là, cela nous a rendu plus forts pour les années suivantes. Merci encore à l’équipe, au club pour tous ces moments. Let’s go Huskies ! »

2022 : Rouen bat Savigny 3-1 (8-5, 6-3, 4-5, 6-3)

Un duel assez égal, mais les Huskies, souvent menés au score, font la différence notamment en fin de match, avec un pitching efficace et un Bastien Dagneau décisif. Le dernier titre des rouennais

LA FINALE VUE PAR… BORIS MARCHE
Boris Marche, le jeune manager rouennais, réalise pour sa première saison un incroyable triplé. « Je suis très très fier de l’équipe. Ce qu’on a construit cette saison, ce sont des victoires mais aussi une aventure humaine. On a créé des liens tous ensemble qu’on n’est pas près d’oublier, exprimait avec émotion Marche après la rencontre dans les colonnes de Paris-Normandie. Fier de mes joueurs, des étrangers venus nous renforcer qui se sont vite adaptés, de notre club, de nos dirigeants, de tous les gens qui gravitent autour des Huskies pour faire d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. »



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