08 Nov 2009 – Un retour, un raté…
2009, un retour, un raté et des triomphes
2009, ce sera une année encore plus particulière que les autres, pourtant déjà riches en émotions. Les hommes , les projets, les résultats, tout s’est croisé, entrechoqué, pour faire passer les Huskies dans un tourbillon d’émotions.Les hommes, d’abord. Une superbe consécration pour un Huskies de la première heure, Sylvain Virey, qui est nommé à la tête de l’équipe de France, où il retrouve bon nombre de joueurs dont il a contribué à la formation au sein du pôle Espoirs puis du pôle France. Une petite déception pour un Huskies plus récent, Joris Bert qui est remercié par les Los Angeles Dodgers. Il restera pour l’histoire le premier français (et pour l’instant le seul) drafté par un club de MLB. Un retour émouvant, enfin, celui de Robin Roy qui, à l’approche de ses 40 ans, et surtout après avoir combattu un cancer, décide de revenir sur le monticule. Il sera pour son retour coaché par François Colombier, qui prend les rênes de l’équipe Elite.
Les projets ensuite. Le plus beau, c’est celui du terrain. Le bon vieil infield du terrain Pierre-Rolland faisait plus que ses 7 ans. Les pierres affleuraient dangereusement la surface, il était temps d’agir. Après de longs et fructueux échanges avec les services techniques de la ville de Rouen, Xavier Rolland obtient ce qu’il voulait : la pose d’un avant-champ synthétique. Un outil superbe, sans doute le plus beau synthétique d’Europe. Pour fêter cela, les Huskies organisent le premier Open de Rouen au cœur du mois de juillet, en accueillant l’équipe de France Juniors, l’équipe nationale Belge, une sélection Québécoise, une sélection Américaine, l’équipe de France et l’équipe Allemande de Gauting, renforcée de quelques-uns des meilleurs américains de la très forte Bundesliga. Le spectacle est à la hauteur, les Allemands gagnant le tournoi et le québécois Martin Johnson remporte le Home Run Derby devant le rouennais Kenji Hagiwara.
Coupe d’Europe
Les résultats enfin. Cette année 2009 la saison commence fort avec dès la fin du mois de mars la Coupe d’Europe. Les Huskies retrouvent l’Italie et cette fois Nettuno. Il pleut quand ils arrivent sur place, le premier match est annulé. On est le 1er avril quand les Huskies se rendent sur le terrain pour programme double contre Tenerife et Amsterdam. Keino Perez, toujours sublime en Coupe d’Europe, se charge des Espagnols pour une victoire 2-0. Robin Roy est au monticule contre les Hollandais d’Amsterdam. Qui d’autre que lui pour faire entrer un peu plus encore les Huskies dans l’histoire ? Parfaitement soutenu par ses équipiers (ah, ce home-run de Joris Bert en première manche), le « King » musèle la dangereuse attaque hollandaise. Il est relevé en fin de match par TJ Stanton, alors qu’un déluge s’abat sur le terrain. Les arbitres mettent fin au match en 7ème manche, Rouen s’est imposé, devenant la première équipe française à battre une équipe hollandaise en Coupe d’Europe. Les Rouennais s’imposeront ensuite devant les belges, puis céderont d’un rien devant Regensburg et Nettuno pour terminer à la 3ème place, ratant d’un rien le final-four.
En France, les Huskies remportent leur 3ème challenge de France à Montpellier. Ils battent Savigny au bout d’une finale irrespirable, et pas seulement parce que la température atteignait les 35°. Déchainés, sur motivés, les Lions mettront une pression énorme sur les rouennais en fin de match mais Roy et Perez au monticule parviendront à tenir tête aux parisiens. Une petite mêlée à la fin du match, au moment des poignées de main, montre s’il en était besoin la tension qui régnait entre les deux équipes.
Mais Xavier Rolland et le bureau des Huskies ont autre chose en tête. La Coupe du Monde de baseball se dispute en partie en Europe, et quand la Russie décline l’organisation d’un groupe, les dirigeants Huskies sautant à pieds joints sur l’occasion. Il s’agit d’accueillir le Japon, la Grande-Bretagne, le Nicaragua et la France, qui serait repêchée pour l’occasion. Il s ‘agit surtout de convaincre les partenaires institutionnels, et d’obtenir l’aval de la Fédération. Un groupe de travail mené par Xavier et Pierre-Yves Rolland, Sylvie Becquey et Sylvain Virey, appuyé par Ian Young comme relai de l’IBAF, se met en place. Les temps est compté, il faut faire très vite. Région, Ville, Département, Agglo, Direction des Sports apportent leur soutien. Tout est bouclé, mais l’accord Fédéral ne viendra jamais. Le rêve est passé, et cet échec laissera des traces dans la gouvernance du baseball français.
En championnat, la finale oppose Rouen à Savigny, évidemment. Les Huskies ont tremblé en play-offs et ont dû sortir le grand jeu contre Montpellier pour se qualifier. Rouen s’imposera 3 victoires à 1 face aux Lions, avec une grande performance de Keino Perez, logiquement élu MVP et meilleur lanceur de la finale. C’est le 6ème titre des rouennais, et leur deuxième doublé. Plus que jamais, Rouen est l’équipe du XXIème siècle du baseball français.
LA FINALE 2009 VUE PAR… FRANCOIS COLOMBIER
François Colombier a tout connu au club. Jouer, président… Il lui manquait le poste de manager. Ce sera fait en 2009. Sous sa direction, l’équipe a vécu une grande saison.
« En 2009, j’ai eu le grand honneur d’être le manager des Huskies. Ce n’est pas rien de se retrouver à la tête d’une telle équipe ! On a eu une belle saison, avec la victoire sur Amsterdam en Coupe d’Europe (quel souvenir, avec Robin Roy au monticule), le Challenge gagné au terme d’une finale étouffante. Les Huskies étaient forts, avec des garçons au caractère bien trempé, qu’il n’était pas toujours facile de diriger ! En finale, on retrouvait Savigny. C’était une grosse équipe, avec Stewart, Huff, Lemestre, Peyrichou, Goniot, Ferreira, Ferreira, Rousseau, Martinez, Dal Zotto… Du beau monde. Pour les deux premiers matches, j’avais demandé à Keino d’agir comme releveur, et comme d’habitude Keino a fait ce qu’on lui demandait à la perfection. Dans le match 1, il remplace Robin Roy 8ème manche avec 2 retraits et 2 coureurs sur les sentiers avec le score à égalité, il ferme la porte, et il a continué le travail jusqu’à ce qu’on gagne en extra-inning. Puis il a relevé Giovanni Ouin dans le match 2 pour préserver la victoire. Tout était donc bien parti, mais au retour, Robin se blesse après 3 manches, Matthieu Crescent entre en relève et connaît quelques problèmes de contrôles (dommage, car quand il mettait la balle dans la zone, il était infrappable), et on perd le match. Le match 4 fut compliqué, je me souviens notamment d’une live drive de Stewart avec les buts remplis que Nicolas Dubaut a capté en 1ère base, enlevant 3 points aux Lions, ou d’un énorme double-jeu Dubaut – Scalabrini – Perez en fin de match. On a gagné cette finale, et je suis fier d’avoir un peu contribué à écrire quelques lignes de la prestigieuse légende des Huskies.»