08 Nov 2012 – Sur le toit de l’Europe
L ’année 2012 est-elle, avec celle de 2007, la plus belle du club ? L’année fut incroyable. C’est d’abord, un gros bouleversement à la tête de l’équipe. Robin Roy et François Colombier se retirent. Keino Perez est nommé manager. Puis à la sortie de l’hiver, émotion avec la signature d’Alexandre Roy avec les Mariners de Seattle. Le jeune lanceur gaucher devient le 2ème joueur du club à signer pro pour une franchise de la MLB. Comme Joris Bert en 2007 (Dodgers de Los Angeles).
Puis Rouen voit débarquer deux renforts américains qui vont marquer l’Histoire du club. Le géant droitier Chris Mezger (2m09) et l’ancien pro des Mariners de Seattle, Ethan Paquette, ainsi que le jeune australien Mathew Smith. Avec eux, les Huskies vont tout balayer sur leur passage.
Le Challenge de France tout d’abord. Disputé à Sénart, il est remporté tranquillement par Rouen 4/0 en finale face à Savigny. Rouen monte en puissance, dégage de la sérénité.
Mais le coup de tonnerre va frapper à Rotterdam. Dans le magnifique stade de Neptunus, Rouen débute la Coupe d’Europe face à l’équipe locale, sept fois championne d’Europe. Ce 30 mai 2012 est une date inscrite dans le livre des Huskies à jamais. Rouen bat le Neptunus Rotterdam 6/3. Déjà vainqueur d’Amsterdam en Coupe d’Europe en 2009, Rouen récidive face à un autre champion du pays champion du Monde. Aucune autre équipe française n’a battu en compétition officielle une équipe hollandaise dans l’Histoire du baseball. La joie de Keino Perez dans les bras de son receveur Boris Marche.
Puis les victoires s’enchainent. Barcelone est balayé 12/3 (WP Piquet). Il faut battre les puissants allemands de Regensburg. Ce sera fait 4/2 malgré une bagarre générale qui verra Ethan Paquette se faire expulser. Vexés par cette injustice, les Huskies marquent leurs quatre points ensuite avec un David Gauthier en feu au bâton. Et Brno, 12 fois champion de République tchèque ? Ecrasé 12 à 0. C’est la sensation, Rouen se qualifie pour le Final Four européen.
Comme en 2007, Rouen s’invite au banquet des Grands d’Europe. Mais en attendant de partir du côté de Rome à la fin août, Rouen doit conserver son titre. Et devinez ? Comme d’habitude, Rouen perd le premier match de la finale face à Sénart, plus efficace. Comme en 2007 et comme en 2008. Mais derrière un Mezger impérial, les Huskies reviennent dans le match 2 en s’imposant 5/1. Le titre va se jouer à Rouen. Le match 3 est une formalité. 10/0 en 8 manches avec un dernier point signé Paquette qui claque un homerun solo. Les Rouennais, impressionnants (14 hits), sont maintenant devant dans la série. Dans le match 4, en début de 7me, à trois manches de la fin, Sénart mène toujours 5/4. Le premier frappeur de la manche est Matthew Smith. Il fracasse la balle qui s’envole au dessus de la clôture dans le champ gauche ! L’Australien de Rouen apporte le point d’égalisation et sonne la charge, lui qui avait déjà produit les deux points en 9me manche du match 2. Une pluie de coups sûrs va tomber sur les casquettes des Templiers… dont trois doubles (Paquette, Gauthier, Hagiwara…)… Une avalanche de points (sept !) accompagne les frappes. Sénart craque. 11/5 pour Rouen à deux manches de la fin… La Coupe a décidé de rester sur les rives de la Seine. Rouen est au 9me ciel.
Place à l’Italie, au Final Four. Pour avoir un espoir de battre Bologne, il faut avoir toutes ses armes. Ce n’était pas le cas des Huskies, privés de Paquette (suspendu), d’Hagiwara (raisons professionnelles) et d’Aponte (non qualifié). Sans trois de ses meilleurs frappeurs, Rouen n’a pas trouvé la solution face aux lanceurs italiens. Défaite 4/0 face au futur champion d’Europe. Pour la médaille de bronze, Amsterdam a assommé Rouen d’entrée. Les cinq premiers frappeurs ? Cinq hits dont un homerun pour Henrique (2 points) et un double pour Berken- 81 bosch. En tout, ce sont six hits frappés pour cinq points. Rouen est K.O. Pourtant, les Huskies ne craquent pas et vont grignoter leur retard. 9me et dernière manche. 9/4 pour Amsterdam. Erreur du champ centre sur un fly de Smith. Simple de Marche, puis de Piquet (8/5). Dagneau frappe un roulant sur le lanceur qui retire Piquet en 2. Un retrait, coureur dans les coins. Gleeson est retiré sur trois prises. Deux retraits. Double de Lefevre, Rouen revient à 8/7. Bert est au bâton. Strike, foulball… strike !
La magnifique poussée rouennaise s’arrête là. L’année est magnifique. Mais elle n’est pas terminée.
Début octobre, les 12U prennent le vol pour Perpignan disputer les finales nationales de la catégorie. Et les chiots vont participer à étoffer encore plus le palmarès du club avec un titre en finale acquis face à Montigny sur une frappe puissante de Manon Rolland. Champion Elite et champion 12U la même saison, preuve de la vitalité du club. Le symbole est beau.
LA FINALE 2012 VUE PAR… CHRIS MEZGER ET ETHAN PAQUETTE
Impossible d’évoquer 2012 sans donner la parole au duo américain Chris Mezger et Ethan Paquette. Ils ont, le premier sur le monticule, et le second, avec son bâton, impressionné toute la saison et éclaboussé la série finale de leur talent. Ils n’ont pas oublié.
« De la finale 2012, je me rappelle un moment très précis. On venait pourtant de perdre le premier match. Et sur la route pour le match 2, j’ai eu cette assurance, cette certitude : « on ne peut pas perdre cette finale ». C’était impossible car nous avions la meilleure équipe. IL aurait fallu que Sénart nous batte encore deux fois ? Non vraiment, cela ne pouvait pas arriver. On est arrivé au terrain, avec cette confiance. Et nous avons gagné le match 2 en jouant solidement 6 à 1. Puis les deux matchs suivants. Après tous mes voyages en Europe (Chris a joué ensuite aux PaysBas puis en Allemagne), l’image pour moi la plus marquante des Huskies, c’est cette conviction partagée par tous, quand on porte le chandail de Rouen, que le match n’est jamais fini tant que le dernier retrait n’a pas été réalisé. Cette conviction qu’on va toujours trouver une façon de gagner. Cela explique en partie l’incroyable palmarès des Huskies, cette constance au plus haut niveau. C’est quelque chose de très rare dans le monde de baseball » Chris Mezger « Je me souviens qu’on avait abordé les finales avec beaucoup de confiance, conscients que nous avions la meilleure équipe de la ligue. Quand on allait frapper, on se sentait très sûrs de nous. J’aime jouer les finales, les matchs à enjeux. Je sentais bien mon swing… Peut-être ma meilleure séquence de la saison. Jouer cette finale, jouer avec cette équipe de Rouen, c’est une des meilleures expériences de ma vie (Ethan avait joué en NCAA 1ere div puis avait été drafté par les Mariners de Seattle. Il a joué en A).»
ROUEN MUET EN ATTAQUE
Pour avoir un espoir de battre Bologne, il faut avoir toutes ses armes. Ce n’était pas le cas des Huskies, privés de Paquette (suspendu), d’Hagiwara (raisons professionnelles) et d’Aponte (non qualifié). Sans trois de ses meilleurs frappeurs, Rouen n’a pas trouvé la solution face aux lanceurs italiens Panerati (2 hits en 6 manches) et d’Angelo (1 hit en 3 manches). Alors les Rouennais se sont battus, Mazger a résisté, lançant sept strike outs en 6 manches…
Malheureusement, Rouen va connaitre une mauvaise 3me manche. Bologne ouvre le score sans coup sûr. Deux BB et une erreur vont coûter chers. Bologne est devant et va ajouter un point en 4me sur deux hits et un sacrifice fly. Puis deux supplémentaires en 6me (3 hits, une erreur). Les Huskies n’étaient pas loin, mais son attaque était trop muette pour espérer s’imposer.
PETITE FINALE AMSTERDAM BAT ROUEN 8/7
Amsterdam a assommé Rouen d’entrée. Les cinq premiers frappeurs ? Cinq hits dont un homerun pour Henrique (2 points) et un double pour Berkenbosch. En tout, ce sont six hits frappés pour cinq points. Rouen est K.O. Pourtant, les Huskies ne craquent pas. Un point en 1ere (simple de Marche pour faire marquer Paquette) et un autre en 3me (double de Gauthier, son 2mpe et point de Paquette). Rouen reste à distance. Amsterdam sent la menace et marque trois points de plus en 5me et 6me. Suffisant pour enlever tout espoir aux Rouennais (8/2) ? Les Huskies réagissent avec des hits de Lefevre et de Bert (8/4).\r\n9me et dernière manche. Erreur du champ centre sur un fly de Smith. Simple de Marche, puis de Piquet (8/5). Dagneau frappe un roulant sur le lanceur qui retire Piquet en 2. Un retrait, coureur dans les coins. Gleeson est retiré sur trois prises. Deux retraits. Double de Lefevre, Rouen revient à 8/7. Bert est au bâton. Strike, foul ball… strike ! La magnifique poussée rouennaise s’arrête là.
RÉACTIONS
« Nous aurions pu battre Bologne et Amsterdam. C’était parfois difficile contre leurs frappeurs mais, si on les revoit, j’ai déjà en tête deux ou trois ajustements qui devrait nous permettre de les gêner. En tout cas, c’était une bonne expérience même si on n’a pas joué notre meilleur baseball. Depuis longtemps maintenant, l’Europe connait les Huskies et notre participation au Final 4 va augmenter la présence du club, alors tout n’est pas perdu ». Owen Ozanich
Quel bilan ?
Positif malgré les défaites, avec un sentiment d’inachevé, dû au regret de ne pas avoir pu jouer le match contre Bologne avec toutes nos forces. Le match contre Amsterdam, où l’on est pas loin malgré les cinq points en 1ere manche qui nous coûtent chers. Mais on y a cru jusqu’au bout et ça c’était vraiment fun ! Mais c’était vraiment une super aventure, un truc incroyable quand tu pratiques en amateur. Moi, ce que je ressens quand on joue une coupe d’Europe et un Final 4, c’est le sentiment d’être pro pendant une semaine. Boire, manger et dormir Baseball !
On partage tous cette très très grosse envie d’y retourner et de se préparer pour atteindre cet objectif. Quel souvenir ? Le voyage, le terrain, la soirée d’accueil qui était juste énorme.. Les matchs !Surtout la fin du match contre Amsterdam et les quatre hits de Max (Lefevre, son frère, NDLR), le monde dans les gradins et cette grosse ambiance italienne… comment dire ? Très bruyante !
La soirée d’après match avec la team, la petite place de Nettuno et ses bars, les abdos impossibles, le retour en voiture à l’hôtel et le discours de Keino (Perez, le coach) à l’aéroport pour le retour. Voilà beaucoup de très très bons souvenirs !
Quelle leçon ?
« Ce que l’on sait déjà, sur un match, on peut battre n’importe qui, mais on a besoin d’être au top et au complet. Mais plus on jouera ce genre de match et plus on sera capable de les gagner . Cela passe aussi par la réussite et le développement du baseball français dans son ensemble. » Greg Fages, coach