2020 – COVID et nouveau Président

Le Président change de prénom

C’est une page qui se tourne. Xavier Rolland, le Président des Huskies a proposé sa démission au Comité directeur de novembre. Membre fondateur du club, Président depuis 1996, il se retire et laisse un club en pleine santé… à son frère Pierre-Yves.

Xavier Rolland l’envisageait depuis plusieurs mois. L’heure de passer la main. Une réflexion renforcée depuis sa mutation professionnelle dans le Rhône. « Mon activité professionnelle m’a emmené à Lyon, confie le Président sortant. Il m’était impossible de poursuivre efficacement mon investissement au club. Et je laisse la place entre de bonnes mains. Pierre-Yves sera un excellent Président, j’en suis convaincu » . Xavier Rolland se retire sur le plus brillant palmarès affiché par un Président français dans l’Histoire de ce sport en France. Sans pincement au cœur ? « Forcément, c’est une page importante de ma vie. J’ai vécu des moments magiques, des émotions profondes, extrêmes, indéfinissables. On a fait fait un sacré boulot quand même ! Le club végétait en bas de classement de nationale 2, sans véritable terrain. Aujourd’hui, 15 fois champions de France, 9 challenges de France, un superbe terrain avec de belles infrastructures, des jeunes dans les équipes de France, certains de nos jeunes qui ont signé pros en Amérique du Nord, des titres de champions de France jeunes, une section sport adapté, une Académie, des titres en softball… Le club est aujourd’hui réguiérement classé dans les dix meilleurs d’Europe, il affiche une situation financière saine. On a gagné le respect et la reconnaissance. Ce n’était pas gagné au début. Et puis, j’ai vécu des histoires d’amitié fortes, de belles histoires vécues par nos jeunes qui jouent partout sur la planète… Pas mal quand même. »

Mais il reste encore beaucoup de choses à faire. Et ce sera maintenant la tâche du nouveau Président, Pierre-Yves Rolland et de son Comité directeur. « Une nouvelle équipe, renforcée, avec des personnalités formidables, va prendre le relais avec un projet intelligent, très ambitieux, qui va encore renforcer la qualité de notre formation, structurer notre développement et offrir à nos joueurs, nos enfants, toutes les conditions pour s’épanouir et, je l’espère, réaliser leurs rêves. Cela a toujours été notre motivation. Cela le sera encore demain. Les Huskies vont continuer à grandir. J’ai une mauvaise nouvelle pour nos adversaires, les Huskies vont rester encore très solides longtemps ».

La transition se fera en douceur. Pierre-Yves Rolland n’est pas un inconnu tant on connaît l’influence de la famille Rolland dans le développement du baseball à Rouen. Membre fondateur du club, trésorier des Huskies depuis de nombreuses années, il pilotait déjà beaucoup de dossiers du club. Pour le nouveau patron du baseball rouennais, l’heure est d’enclancher une troisième phase dans l’Histoire du club, « une phase de consolidation et de maturité ».

Son premier dossier est de taille. Il s’agira de gérer la crise du COVID-19 qui déstabilise tous les clubs.

PIERRE-YVES ROLLAND, NOUVEAU PRÉSIDENT DES HUSKIES 

Pierre-Yves, vous pouvez vous présenter ?

Je fais partie de la troupe de copains qui a cofondé le Club en 1986. D’abord joueur, j’ai assez vite intégré l’équipe dirigeante que je n’ai jamais quittée depuis. Les Huskies c’est pour moi une formidable aventure humaine, partie d’une idée lancée en l’air sur les bancs de la Fac. Le Club a prospéré grâce à beaucoup de travail mais aussi à des valeurs qu’il nous faut à tout prix préserver dans la période troublée que nous traversons. Je suis très honoré de devenir aujourd’hui le Président de ce Club même si ce n’était pas une ambition. J’en mesure aussi la charge. Je sais que les attentes sont fortes au sein du Club pour aborder cette nouvelle mandature. Je ferai le maximum pour que cette transition se déroule dans la sérénité.

Facile ou difficile de prendre la Présidence ?

Les deux ! Facile dans la mesure où je connais le club par cœur et que je sais où je mets les pieds. Mais surtout difficile car le Club a un tel bilan sportif sous la Présidence de Xavier qu’il parait difficile de faire mieux. Peu de Rouennais.es le savent mais le Club des Huskies est une vraie référence au niveau européen pour tous les amateurs de Baseball qu’ils soient Allemands, Hollandais, Italiens, Tchèques ou Espagnols. Et je ne parle pas des Québécois. Donc à défaut de faire mieux, il faudra faire autrement ! Et notamment d’avoir pour objectif d’être reconnu également des Rouennais.es.

C’est une page qui se tourne, une nouvelle histoire qui débute ?

Oui, c’est forcément une page qui se tourne pour le Club et il revient au comité directeur d’écrire une nouvelle histoire. J’y apporterai forcément ma personnalité et ma sensibilité. Le Club a déjà traversé deux époques. Celle de la création et de l’apprentissage, parfois douloureux, entre 1986 et 1995, puis celle de la consécration et de la reconnaissance entre 1996 et 2020. Nous devons maintenant entrer dans une phase de consolidation et de maturité afin que le Club puisse nous succéder.

La clé de notre réussite a toujours été basée sur un savant mélange d’expérience, de jeunesse et d’apport en provenance de l’étranger

Il va y avoir des changements dans la politique du club ?

Possiblement oui, notamment pour le groupe Elite. Même si c’est une étape que l’on a déjà commencé à franchir. Celle de davantage faire confiance aux jeunes issus de notre politique de formation. Lorsque nous formons des jeunes, c’est un investissement qu’il ne faut pas gâcher. La clé de notre réussite a toujours été basée sur un savant mélange d’expérience, de jeunesse et d’apport en provenance de l’étranger. Ce savant mélange a été un peu contrarié ces 3 ou 4 dernières années. Certains joueurs d’expérience et pas des moindres (Boris Marche, Kenji Hagiwara, Oscar Combes, Owen Ozanich, Luc Piquet) sont partis et ont été compensés par de l’apport étranger. Cela n’est pas tenable dans la durée. Des joueurs comme Dylan Gleeson, Yoann Vaugelade, Esteban Prioul, Hugo Blondel, Bastien Dagneau, Valentin Durier, Louis Brainville, Quentin Moulin .. arrivent à maturité et doivent désormais prendre le relais de ces « anciens » afin que la chance puisse être de nouveau donnée aux jeunes pousses du Club comme Luc Viger, Gabriel Harrison, Martin Vissac, Auguste Guern, …. Si on ajoute Maxime Lefevre, peut-être David Gauthier, et le « retour » de joueurs comme Joris Bert et Sébastien Duchossoy et un recrutement bien choisi, cela fait un groupe capable de continuer à dominer le Championnat de France pendant plusieurs années encore …

Pour revenir sur la formation, j’ai d’ores et déjà demandé à Sylvain Virey, qui l’a accepté, de réaliser – en lien avec la ou le futur.e Président.e de la Ligue- un état des lieux du fonctionnement de nos deux structures d’entraînement permanent, à savoir le Pôle Espoirs et l’Académie, et de nous faire des propositions de réorganisation, voire de réorientation, de ce dispositif qui ne joue pas assez, à mon sens, son rôle de centre de ressources pour l’ensemble des licenciés du Club et de la Ligue. C’est un vrai chantier à ouvrir.

Sinon, les changements seront également dans la méthode; Le Club est une association. Il est important que cette association prospère mais il est tout aussi important que les personnes qui acceptent de s’y investir bénévolement y trouvent une forme d’épanouissement personnel. Personnellement, je ne serais pas la personne que je suis si je ne m’étais pas investi toutes ces années dans le Club. Donner à une association doit permettre de s’enrichir. Cela passe par le fait de demander l’avis à ces personnes, d’en tenir compte, de les former si nécessaire, de leur confier des vraies responsabilités avec des budgets affectés lorsqu’elles sont prêtes à les assumer.

Si nous parvenons à fédérer au sein du comité directeur des personnes compétentes, volontaires et engagées, réunies autour de valeurs communes, nous réussirons à surmonter les enjeux qui nous attendent.

Quelle sera votre première décision ?

Les premières décisions d’un mandat sont souvent un peu symboliques. La mienne sera plus formelle. Celle de démissionner de la Présidence de la Ligue de Normandie dont j’ai hérité en 2014 suite à la démission de Benoit Piquet. Je resterai néanmoins au Comité directeur pour y apporter mon expérience et rester connecté à ce qui se passe au niveau régional. Le Club et la Ligue ont forcément un destin commun.

Je pense notamment à la création d’une véritable école de Baseball & Softball féminine. Et pourquoi pas une Académie de Baseball féminin !

Quels sont vos objectifs prioritaires ? Quelques exemples ?

Tous les objectifs sont importants. Dès lors que l’on décide de mener un projet à son terme, il est important d’y mettre toute son énergie.

Ce fût le cas quand nous avons décidé en 2015 de créer la section sport adapté en partenariat avec l’IDEFHI et l’IME du Chant du Loup à Canteleu. Ce doit être le cas également lorsque nous avons décidé l’été dernier de la création d’une section Cricket en partenariat avec France Terre d’Asile.

Je sais que ce sera le cas dès demain lorsque le Comité décidera de mettre le curseur sur le développement de la pratique féminine. Nous avons toujours accueilli avec grand plaisir les filles au Club et nous avons pu mesurer ce qu’elles apportent de différent et de positif dans notre fonctionnement associatif. Mais, pour des raisons de moyens, nous ne nous sommes jamais vraiment donnés pour objectif de développer davantage. Il faut changer d’échelle. Je pense notamment à la création d’une véritable école de Baseball & Softball féminine. Et pourquoi pas une Académie de Baseball féminin ! J’ai déjà demandé à Lydie Pettinotti de travailler sur ce projet, qui lui tient également très à cœur, et de nous faire des propositions très rapidement.

Je souhaite également que nous allions plus loin encore sur la question de la préservation de notre environnement. Nous devons être exemplaires, au sens de montrer l’exemple, sur la gestion de nos achats en favorisant le local, de nos déchets en tendant vers le zéro, du transport de nos équipes en privilégiant les modes les moins polluants.

Je pense forcément à l’éclairage du terrain qui peut nous permettre de franchir un vrai cap grâce à la possibilité d’accueillir des matchs en nocturne, et donc des Coupes d’Europe A.

Enfin, notre objectif permanent doit être de continuer à développer, pas uniquement sur Rouen mais sur l’agglomération. Nous avons commencé un travail avec la Mairie de Darnétal, celle de Bois-Guillaume également. Mais nous devons aussi mettre un pied sur la rive gauche. Des Communes comme Sotteville, Petit-Quevilly ou Grand-Quevilly possèdent un gros potentiel de développement auprès des plus jeunes. Le Club se doit de rayonner plus largement sur la Métropole.

Quelle est la situation du club en cette fin 2020 ?

Sur le papier, elle est saine. Dans les faits, je suis plus nuancé … Je pense que nous sommes arrivés à un stade où il est plus facile de reculer que d’avancer. La marche suivante sera plus haute que les précédentes, notamment en ce qui concerne nos infrastructures. Je pense forcément à l’éclairage du terrain qui peut nous permettre de franchir un vrai cap grâce à la possibilité d’accueillir des matchs en nocturne, et donc des Coupes d’Europe A.

C’est forcément un dossier compliqué mais il faut vraiment que les collectivités nous aident sur ce projet. Nous aider à améliorer nos infrastructures, à améliorer l’accueil du public et des partenaires, c’est nous aider à autonomiser notre gestion et à assurer notre avenir.

Le club a vécu une année 2020 perturbée par la COVID. Êtes-vous optimiste pour 2021?

Je ne sais pas si je suis optimiste mais je sais qu’il faut le rester. Sinon autant jeter l’éponge tout de suite. La situation est compliquée pour toutes les associations sportives, sans exception, mais elle l’est pour tout le monde. Il n’y a donc pas de place pour le pessimisme. Il faudra se réinterroger sur ce que cette crise nous a appris ; à rester humble face à des situations qui nous dépassent et savoir s’adapter.

Il y a forcément eu un avant et il y aura un après Covid. A titre personnel, cela a changé la perception que j’avais du Club. Durant cette saison quasi blanche pour le Baseball et le Softball, je me suis rendu compte que ce qui me manquait le plus, c’était le plaisir de se retrouver autour des matchs, les amitiés que l’on a créées au Club, l’ambiance qui y règne ….

On pense souvent que le Club est une affaire de famille. C’est exact. Mais c’est aussi et surtout une affaire d’amitiés. Il faut toujours garder cela en tête. Les amitiés et les souvenirs qui se sont créés au Club sont plus importants que tout le reste. Bien sûr le palmarès est une fierté mais il ne doit jamais nous faire oublier ça.

Il faut proposer un vrai projet de vie aux jeunes lorsqu’ils intègrent le Club. La génération 2000/2003 a vécu des choses assez extraordinaires en voyageant aux quatre coins de la France, de l’Europe (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Pologne, . ) et jusqu’en Amérique du Nord (Tournée au Québec et aux Etats-Unis en 2014). Ces jeunes-là sont pour la plupart encore au club, certains aux portes de l’équipe 1.

Pour revenir à la crise sanitaire, nous ne pouvons pas encore tirer un bilan définitif mais la baisse du nombre d’adhérents sera sans doute importante parmi les 15/18 ans. En temps normal, c’est déjà une tranche d’âge compliquée à fidéliser. Notre crainte est d’en perdre beaucoup et surtout de ne les retrouver nulle part ailleurs.

La politique de formation du Club qui m’est chère doit notamment nous permettre de traverser les crises à venir. Mais il ne faut pas se contenter de ça compte tenu de ce que je viens de dire sur les 15/18 ans. Il faut proposer un vrai projet de vie aux jeunes lorsqu’ils intègrent le Club. La génération 2000/2003 a vécu des choses assez extraordinaires en voyageant aux quatre coins de la France, de l’Europe (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Pologne, . ) et jusqu’en Amérique du Nord (Tournée au Québec et aux Etats-Unis en 2014). Ces jeunes-là sont pour la plupart encore au club, certains aux portes de l’équipe 1. Nous n’avons pas su garder cette dynamique ; il faut la recréer très vite.

Dans la période que nous traversons, nous devons bien sûr nous adapter mais surtout réfléchir à notre modèle. Il va falloir nous réinventer pour traverser les crises à venir.

Durant cette saison quasi blanche pour le Baseball et le Softball, je me suis rendu compte que ce qui me manquait le plus, c’était le plaisir de se retrouver autour des matchs, les amitiés que l’on a créées au Club, l’ambiance qui y règne ….

Quel type de Président serez-vous ?

Ce que j’ai toujours été en tant que simple dirigeant. Présent mais pas omnipotent. Au service du Club et à l’écoute des adhérents. Avec le comité directeur et les professionnels du club, on va continuer à travailler fort et collectif afin de montrer à nos partenaires, qu’ils soient institutionnels ou privés, qu’ils ont eu raison de croire en nous.

Je le dis sans aucune prétention mais les Huskies représentent un excellent rapport qualité prix, sinon le meilleur, lorsque l’on parle de sport de haut-niveau sur notre agglomération.

Enfin, comme je l’ai annoncé au comité directeur, je ne souhaite pas faire plus d’un mandat et je prends donc la Présidence pour assurer une transition nécessaire.

Durant cette saison quasi blanche, je me suis rendu compte que ce qui me manquait le plus, c’était le plaisir de se retrouver autour des matchs, les amitiés que l’on a créées au Club, l’ambiance qui y règne …

LES HUSKIES RENDENT HOMMAGE À LUC PIQUET ET KENJI HAGIWARA

Les Huskies ont décidé de retirer les numéros 45 et 51. Plus personne ne pourra les porter en équipe première. Un hommage digne de leur époustouflante carrière.



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