08 Nov 2021 – Un final époustouflant
Keino Perez dans la légende
« ET A LA FIN… »
Peu de gens auraient misé sur les Huskies à quelques mois des finales sur les chances des Huskies de remporter un nouveau titre. L’équipe a en effet perdu depuis son titre de 2019 plusieurs joueurs majeurs: Sosa (.390 avec 7HR), Soriano (.369 et 4HR), Gauthier (.314), Piquet… Trop pour une équipe à digérer ? D’autant que Sénart, Montpellier, Savigny ont sorti le coéquipier pour recruter. Et les Huskies ne dominent plus le championnat. 5ème attaque du championnat seulement, et 3ème pitching staff (derrière Montpellier et Sénart)… Le meilleur cogneur rouennais, Louis Brainville, pointe au 19ème rang au classement des frappeurs… Les pronostics ne s’affolent pas en faveur des Huskies.
Pour tout le monde, le scénario est déjà écrit. Sénart et Montpellier ont rendez-vous en finale. Inévitable. C’est sans compter sur les Huskies.
Après un début de saison compliqué à la sortie du confinement, Rouen subi trois défaites lors des trois premières journées (15/3 à Savigny, 6/2 à Montigny et 3/2 à Toulouse), puis enchaine une Coupe d’Europe cauchemardesque en République tchèque.
Un événement va bouleverser la saison: le retour du lanceur vénézuélien Yoimer Camacho. Avec lui dans le groupe, l’équipe se stabilise, reprend confiance et monte en puissance. Les Huskies signent six victoires en août et enchaînent avec une place de finaliste au Challenge de France (défaite face à Montpellier).
Malgré tout, qui imagine les Huskies rafler un 16ème titre en octobre ?
Mais l’odeur des playoffs va encore une fois transcender les Rouennais.
1ER MATCH
MONTPELLIER ROUEN 0/2
En demi finale, Rouen retrouve Montpellier pour une revanche du Challenge de France.
Les deux premiers matchs se déroulent dans le sud, sur un terrain très difficile pour les visiteurs.
De chaque côté, on sort ses aces pour lancer. Et Montpellier en compte trois: le Cubain Erlis Casanova, le Venezuelien Kevin Canelon et l’ancien rouennais Owen Ozanich.
Rouen lance son leader Yoimer Camacho.
Rouen frappe en premier avec ses jeunes. Hit de Brainville, triple de Vissac (1/0). Un maigre avantage mais que préserve Camacho avec deux hits seulement accordés lors des six premières manches.
En 6ème manche, les Barracudas mettent la pression pour la première fois de la rencontre. But sur balles à Khoury, hit by pitch sur Soliveres. Cromwell pose l’amortie sacrifice. Coureurs en 2 et 3 avec un seul retrait. L’Américain Cosgrove se présente au bâton. Il frappe une flèche dans le champ gauche capté par Joris Bert qui lance au marbre pour couper Khoury. Double jeu ! Fin de la menace pour peu de temps. Même scénario la manche suivante. Coureurs en 2 et en 3 avec un seul retrait. Mais le bras de Camacho ne tremble pas. Il retire sur strike outs les deux frappeurs suivants. Montpellier a laissé passer sa chance d’autant que Rouen, opportuniste, score un 2me point en 8me manche par Vissac sur une erreur de Montpellier.
Rouen remporte le premier match de la série de cinq. Camacho a lance 9 manches (4 hits, 2BB, 10K)
LE MATCH VU PAR LOUIS BRAINVILLE
On est arrivé à Montpellier avec l’esprit revanchard après notre défaite en finale du Challenge de France.
On savait que ce serait difficile, surtout chez eux, sur ce grand terrain. C’est toujours compliqué là-bas, on manque de repères, la balle roule vite…
On savait qu’on ne prendrait pas beaucoup de points avec Camacho sur la butte, mais on savait aussi que cela serait compliqué de scorer contre Canelon. L’équipe la plus opportuniste fera la différence.
Lors de mon premier passage au bâton, en début de deuxième manche, je frappe un coup sûr dans la droite. Joris (Bert) me fait avancer en posant le bunt et Martin (Vissac) cogne un triple. Je marque. On est devant, et comme prévu Camacho fait le reste en rendant aphone l’attaque des Barracudas. Ils ont poussé un peu mais on n’a jamais tremblé. Cette première victoire dans la série nous a placé dans une dynamique qui nous a mené jusqu’au titre.
2ÈME MATCH
MONTPELIER ROUEN 3/4
Deux Français sur le monticule, Esteban Prioul pour Rouen et Mathis Nayral pour Montpellier.
A nouveau, Rouen ouvre les hostilités. En 2ème manche, Louis Brainville frappe un triple et rentre sur un balk du lanceur (1/0).
En 3ème manche, Lefevre marque à son tour, profitant également d’une erreur de la défense (2/0). Les Rouennais sont opportunistes.
Montpellier attendra la 4ème manche pour marquer son premier point dans cette série contre Rouen. But sur balles à Cosgrove. Il marque sur un hit de LePichon. (2/1). Puis égalise avec un point 100% américain en 5me manche avec un hit de Cromwell et un triple de Cosgrove (2/2).
Montpellier est en train de prendre l’ascendant ? La réaction rouennaise intervient en 7ème manche. Simple de Biller, triple de Bracammonte (3/2) et simple de Dagneau (4/2) !
Montpellier n’est pas groggy. Simple de Soliveres, double de Cromwell (4/3). Mais le jeune Quentin Moulin, qui découvre le haut niveau, va sortir deux énormes strike outs (Cosgrove et LePichon). Rouen reste devant.
En 8ème, nouvelle poussée des Barracudas. Même scénario avec coureurs en 2 et 3 avec un seul retrait. L’ambiance est étouffante. Mais Moulin réitère sa performance de la manche précédente. Strike out (Boutillet), strike out (Khoury) !
Rouen remporte le match 2 (la victoire est pour Moulin avec 4IP, 5 hits, 2BB, 1 point mérité et 6K) et mène deux victoires à zéro dans la série. La suite se passera en Normandie. Rouen commence à faire douter les pronostiqueurs. Tout reste à faire malgré tout.
LE MATCH VU PAR LUC VIGER
Après avoir remporté le match 1, on savait qu’il est souvent difficile d’enchainer avec une deuxième victoire dans le même weekend, surtout à Montpellier. Mais on se sentait bien, on sentait qu’on pouvait leur faire mal en allant chercher un deuxième win. Là encore, le fait de prendre les devants tôt dans le match a conforté notre confiance. Pourtant, cela a encore été un match tendu. Quentin (Moulin) a été incroyable en 7ème et en 8ème manche, avec beaucoup de pression. Il a assuré !
On rentre à la maison avec une avance de deux zéro. Tout le monde nous voyait battu par les Barracudas. Cela nous avait vexé et on a su répondre avec du talent et du caractère.
Après, à titre individuel, cela n’a pas été mon meilleur match avec 3K. Mais l’important n’est pas là, l’important c’est d’avoir gagné en équipe.
3ME MATCH
ROUEN MONTPELLIER 0/1
Les deux premiers matchs avaient offert un spectacle haletant et du suspens ? La suite en terre rouennaise va offrir un bras de fer de la même intensité.
Montpellier est dos au mur et doit remporter les trois matchs au programme du weekend. Rouen n’a besoin que d’une victoire.
Sans surprise, Camacho retrouve le monticule pour Rouen. Les visiteurs optent pour leur Cubain Casanova. Une fois de plus, les deux lanceurs dominent, n’accordant jamais plus d’un hit par manche. Montpellier menace en 2ème manche avec un coureur en trois ? Yoimer Camacho aligne deux strike outs pour sortir de la manche sans dégâts. En 4ème, nouvelle tension avec deux coureurs sudistes sur les sentiers. Mais un roulant et un strike out plus tard, les Rouennais peuvent retourner s’asseoir sans encaisser de point.
Et quand c’est Rouen qui place Bert en 3me manche, c’est Casanova qui hausse son niveau de jeu avec 1K (Vissac) et un ballon (Biller).
Le match va basculer en 7ème manche. Camacho retire Cromwell et Cosgrove. Mais à deux morts, Soliveres catapulte la
balle derrière la clôture pour un solo homerun. (1/0).
Un petit point suffisant pour Montpellier pour rester dans la course à la finale. Les Barracudas s’imposent 1/0 et peuvent continuer à y croire.
LE MATCH VU PAR DYLAN GLEESON
C’est ce qu’on appelle un duel de lanceurs. A l’image de notre saison, nous avons eu du mal à trouver les solutions offensives contre un lanceur qui a bien mixé ses lancers.
On savait très bien que la première équipe a marquer avait beaucoup de chances de gagner, et c’est là que Nolan (Soliveres) a frappé sûrement le homerun le plus clutch de sa carrière.
4ME MATCH
ROUEN MONTPELLIER 2/1
Pour remporter le match 4, Montpellier a une arme fatale, son lanceur vénézuélien Kevin Canelon. Rouen compte comme le weekend précédent son gaucher Esteban Prioul.
Et les Barracudas mettent la pression. 2ème manche, double de Doat, qui marque sur une balle passée (0/1). En 3ème manche, ils remplissent les buts avec un seul retrait. Mais Prioul retire LePichon sur strike out, et fait frapper un pop à Doat.
Les Huskies ont compris la menace et réagissent. Simple de Biller, simple de Bracamonte, simple de Gleeson pour créer l’égalité (1/1).
Malgré une poussée rouennaise en 4ème, le score reste inchangé jusqu’en 8ème.
L’atmosphère est étouffante.
Après un retrait, Louis Brainville frappe un simple. Bert est retiré. Deux retraits. Hugo Blondel choisit le bon moment pour cogner uni très solide roulant le long de la ligne du premier but… Brainville marque tranquillement le deuxième point rouennais. Le point de la victoire. Le point qui envoie Rouen en finale.
Car derrière, lors du dernier passage au bâton de Montpellier, Prioul ne laisse aucun espoir. LePichon est retiré sur une linedrive sur Lefevre. Puis Doat et Nayral sont retirés sur trois prises.
Quelles demi-finales !
Et Rouen va retrouver Sénart. Avec un scénario inouï.
LE MATCH VU PAR ESTEBAN PRIOUL
Match 4 ! On devait être décisifs pour atteindre la finale.
Nous avions moins de lanceurs et personnellement, j’avais une revanche à prendre contre Montpellier avec la contre-performance lors de la finale du challenge de France.
Je voulais être le « lanceur » qui amènerait Rouen en finale.
Nous avons commencé fort avec Dylan (Gleeson, son catcher) et plus les manches avançaient, plus la confiance s’installait.
A partir de la sixième manche, je me rappelle de m’être dit « je termine le match »!
Je commençais à fatiguer mais mon mental était au plus haut !
Quand Louis (Brainville) en 8ème manche a marqué le 2ème point (2/1) sur la frappe d’Hugo (Blondel), je savais qu’avec Dylan on allait terminer le match, on savait quel pitch lancer à quel frappeur ! On termine la 9eme manche par deux strike outs et nous gagnons nos billets pour la finale !
«ROUEN REMPORTE SON 16ÈME TITRE DE CHAMPION DE FRANCE. 16 TITRES EN 16 FINALES !»
Pour la huitième fois depuis 2007, en quinze ans, la finale du championnat de France offre une affiche Sénart vs Rouen. Le bilan ? Sept titres pour les Huskies, qui n’ont d’ailleurs jamais chuté en finale du championnat. 15 finales, 15 titres.
Mais pour la première fois depuis longtemps, Rouen n’est clairement pas le favori de ces french series. Sénart s’appuie sur la meilleure attaque du championnat avec les bâtons puissants de Paz, Holland, Perdomo, Brown et présente également le meilleur pitching staff de la saison avec notamment deux lanceurs américain et canadien très dominants, Priest et Belisle.
Sénart favori ? Certes. Mais il y a les Huskies en saison régulière et les Huskies en mode play offs. Sénart va encore s’en rendre compte.
MATCH 1
ROUEN SENART 6/3
Rouen accueille les deux premiers matchs de la série.
Et Sénart annonce tout de suite la couleur. Première manche et premier homerun de l’américain Holland (0/1). Sénart confirme en deuxième manche. Perychou obtient un but sur balles et va profiter d’une erreur pour marquer (0/2).
Rouen va attendre la quatrième manche pour faire chauffer ses bâtons face au lanceur américain Shane Priest.
But sur balles à Gleeson, simples de Brainville, de Bert. Les buts sont remplis. Et comme face à Montpellier, Blondel va montrer la définition d’un frappeur Clutch. Il frappe un solide triple le long de la ligne du troisième but (3/3). Il marque ensuite un quatrième point sur un ballon sacrifice de Vissac (4/2).
En sixième manche, simple de Vissac. Bracamonte explose le lancer de Priest pour un homerun bon pour 2 point. (6/2).
Malgré un troisième marqué par Sénart en 7me manche, Rouen ne tremble pas. Camacho termine le match par ses 13e et 14e strike outs du match (6 hits, 2 points mérités, 2BB).
Rouen mène 1/0 dans la série et recommence à faire peur.
LE MATCH VU PAR HUGO BLONDEL
Pour ce match, et comme pour tous les autres de la série d’ailleurs, on était sur deux lanceurs vraiment solides et dominants. Dans ce genre de rencontre, chaque point est vraiment important et on ne peut pas se permettre de sortir d’une manche en laissant les bases pleines. Alors, en 4ème manche, j’ai simplement cherché à mettre la balle en jeu et produire des points en équipe comme on sait faire. Martin (Vissac) est arrivé derrière pour faire le boulot et nous permettre de scorer un 4ème point. Malgré le fait qu’on savait que Camacho ne prendrait pas beaucoup de points, on avait une avance trop mince et le homerun de Bracamonte en 6ème nous a permis de « nous mettre à l’abri » et de laisser plus de marge à Camacho pour finir son match !
MATCH 2
ROUEN SENART 7/9
Sam Belisle pour Sénart face à Esteban Prioul pour Rouen. Telle est l’affiche du match.
Le début de la rencontre est cauchemardesque pour Rouen.
Sénart additionne 4 hits et profite de deux erreurs pour marquer quatre fois (0/4). La deuxième manche est du même acabit. Homerun d’Holland, deux hits, deux erreurs… Trois points de plus sont marqués (0/7). Le match semble déjà plié après seulement deux manches.
Et pourtant, Rouen va grignoter son retard. Deuxième manche, triple de Bert, double de Blondel (1/7). Troisième manche, double de Biller, simples de Bracamonte, de Lefevre, de Gleeson permettent à Rouen de scorer quatre fois (5/7).
En 5me manche, Rouen pousse encore. Double de Lefevre, simple de Gleeson (6/7), mais les Huskies se font couper deux coureurs sur les buts dans cette manche !
Quentin Moulin est entré en relève dès la 3me manche et il maitrise l’attaque des Templiers. Il cède malgré tout un point en 6me et un autre en 8me (homerun de Paula, l’ancien rouennais). Sénart s’impose finalement 9/7 et égalise dans la série.
Le suspens demeure et il ne va pas retomber de sitôt.
LE MATCH VU PAR JORIS BERT
Sam Belisle pour Sénart face à Esteban Prioul pour Rouen. Telle est l’affiche du match. Nous savons d’entrée que cela va être un match serré car Sénart a dans sa rotation deux des cinq meilleurs lanceurs du championnat.
Notre début de match, c’est vrai que ce début de match est catastrophique pour nous, ils entrent bien dans leur match et nous non, plusieurs erreurs se suivent et ils ne manquent pas l’opportunité de scorer sur des coups sûrs au bon moment.
C’est un petit coup de massue sur l’ensemble de l’équipe qui ne dure qu’une manche, on s’est remobilisé et en équipe on a su peu à peu refaire notre retard dans le match grâce à un bon travail d’équipe et quelques performances individuelles jusqu’à réussir à les faire douter.
Malheureusement, ils ont trouvé les ressources pour reprendre l’avantage en fin de match sur un homerun de Paula, ce qui les a, je pense, galvanisé pour clôturer le game sur un win. Mais une fois de plus, on leur a démontré que, même menés par un large score aussi tôt dans le match, nous restons redoutables et, à tout moment, on est capable de revenir, d’être dangereux et se battre jusqu’à la fin.
MATCH 3
SENART ROUEN 2/5
Stade de Sénart. Pour le match 3, Keino Perez tente un pari. On attendait Camacho, on découvre Prioul sur le monticule .Le gaucher a raté son match une semaine auparavant. Il est revanchard. Perez le sait.
Sénart, de son côté, mise sur son Américain Shane Priest.
Rouen fait la différence en troisième manche. Des doubles de Vissac et de Dagneau, additionnés à un but sur balles à Bracamonte et un hit by pitch à Lefebvre. Ce sont trois points qui sont marqués. (3/0).
Prioul est métamorphosé. Il domine l’attaque de Sénart durant un peu plus de 5 manches. Mais en 6ème, Sénart est menaçant. Buts remplis avec un seul retrait et un point marqué (3/1). Camacho entre en relève. Il retire les deux frappeurs suivants sur strike outs (Meurant et Baoui). L’incendie est éteint.
Les Huskies, sereinement, continuent à creuser l’écart avec un point en 7ème par Lefevre et un solo homerun de Bert en huitième pour mener 5/1.
Le score n’évolue plus, Rouen reprend la tête dans la série finale et bonne nouvelle, Camacho n’a lancé que 3.2 manches. Il pourra revenir le lendemain pour les matchs décisifs.
LE MATCH VU PAR BASTIEN DAGNEAU
On revenait d’un partage le week-end d’avant avec un gros comeback dans le match 2 (de 7-1 à 8-7) qui n’a malheureusement pas abouti par une victoire. On avait pris trop de points dû à des erreurs en défense, ce qui nous avait coûté le match. C’était un peu frustrant mais ça nous a laissé entrevoir qu’on était capables de revenir au score même avec un gros écart. On savait que si on jouait en défense comme on savait le faire et qu’on arrivait à avoir une avance de points, même minimes ça suffirait pour que nos lanceurs tiennent leurs frappeurs. C’est ce qu’il s’est passé. On a eu l’opportunité de marquer plusieurs points en une fois et derrière Esteban (Prioul) et Yoimer (Camacho) sont restés solides et sereins d’où le résultat.
MATCH 4
SENART ROUEN 3/1
Dimanche 24 octobre. Dans quelques heures, nous connaîtrons le champion de France. Sénart est dos au mur et doit s’imposer deux fois. Rouen n’est qu’à une seule victoire d’un 16eme titre.
Quentin Moulin, le jeune droitier, starte pour la première fois de sa carrière en finale. Le québécois Sam Belisle va affronter de son côté les frappeurss rouennais. Il va vivre une journée inoubliable à titre personnel.
Dès la première manche, les Templiers sont agressifs. Après deux retraits, triples de Holland et de Brown. Sénart ouvre le score (0/1). Les lanceurs sortent le grand jeu. Quelques rares coups sûrs sont éparpillés sur plusieurs manches. Mais Sénart score à nouveau lors du cinquième inning. Martinez marque sur un triple de Perdomo (0/2).
Rouen réagit en 6me. Vissac profite d’une erreur pour se rendre sur les bases et il marque sur un roulant de Bracamonte. (½). Mais ce sera tout pour les Huskies, dominés par un impressionnant Belisle (photo) qui lance 9 manches pour un seul hit, 5BB et 7K.
Sénart s’impose finalement 3/1.
Quentin Moulin a pourtant sorti un grand match avec 8 manches lancées, 5 hits, 2BB, 7K et 2 points mérités.
Les deux équipes sont à nouveau à égalité et vont décevoir se départager lors du match 5, le dernier de la série.
LE MATCH VU PAR QUENTIN MOULIN
Concernant ce match, juste le fait que ce soit mon premier start (départ) lors d’une finale du championnat de division 1 et, par la même occasion, mon premier complete game (match complet), c’ est énorme ! Perdre ce match 4 contre Sénart, et contre Belisle, à ce moment de la finale était chose compliquée, mais cela m’a appris beaucoup et la prochaine fois qu’une telle opportunité se reproduira, je serai mieux armé pour apporter la victoire à l’équipe. Je ne peux aussi m’empêcher de repenser au pick-off sur un inside move (retrait du coureur en première base) qui m’a permis d’éliminer José Paula et de sortir d’une 6eme manche difficile. Pour conclure, ce n’est pas forcément durant ce match 4 que j’étais le plus stressé, c’est surtout quand Camacho a dû sortir du match au 5eme match sur décision de l’arbitre ! Cela aurait pu être le tournant du match, mais toute l’équipe est restée mobilisée avec une envie de gagner encore plus grande. On connait la suite !
MATCH 5
SENART ROUEN 1/4
Pour la 7eme fois, Rouen va jouer le titre de champion de France sur le cinquième match de la série finale.
Et les Huskies le savent, ces matchs ne ressemblent à aucun autre. Le mental, le physique, la tactique, l’expérience, les tripes… Il faut savoir puiser dans toutes ses ressources.
La preuve ? Contre toute attente, Sénart renvoie sur le monticule son lanceur québécois Sam Belisle. Inouï après sa sortie lors du match 4. Mais visiblement, il a encore du jus dans le bras et il a pris l’ascendant sir les frappeurs rouennais.
Rouen sort son ace, Yoimer Camacho.
En 2ème manche, première grosse alerte pour Rouen. Meurant est sauf sur un erreur. Peyrichou et Baoui frappent des simples pour remplir les buts. Mais Martinez frappe un roulant qui permet à Rouen de tourner le double jeu.
Sénart a laissé passer une opportunité ? Pas Rouen. En 5ème manche, les jeunes prennent les choses en main. Brainville cogne un simple. Imité par Luc Viger qui envoie son partenaire au marbre. 1/0.
Rouen est devant, Camacho gère. Mais en 6ème manche, le match va devenir fou avec un acteur inattendu, l’arbitre.
Perdomo est retiré sur strike out. Paz frappe un double. Keino Perez le manager décide de rendre visite à son lanceur. Au moment où il décide de retourner sur le banc, son receveur Bracamonte fait deux pas vers la butte. L’arbitre estime qu’il s’agit d’une deuxième visite au lanceur. Dans le règlement du baseball, deux visites au lanceur dans la même manche déclenche obligatoirement la sortie du lanceur.
Colère des Rouennais qui contestent cette décision. Deux pas vers la butte n’ont jamais été une visite. L’arbitre reste inflexible et sort Camacho ! La finale a-t-elle basculée ?
Keino Perez, qui n’a lancé que 9 manches durant toute la saison, et qui n’avait jamais imaginé jouer lors de cette finale, part s’échauffer.
But sur balles intentionnel accordé à Holland. Deux coureurs sur les buts avec un retrait. Brown frappe un ballon pour un 2ème retrait. Paz en a profité pour se glisser en 3me. Paula frappe à son tour un ballon. Rouen reste devant alors qu’un fort sentiment d’injustice gagne la colonie rouennaise.
En 7ème manche, nouvelle poussée Sénartaise. Coureurs en 2ème et 3ème base avec deux retraits. Au bâton, le meilleur frappeur du championnat, Andy Paz. Un simple et Sénart passe devant. Mais encore une fois, Keino Perez gère. Paz frappe un ballon dans le champ droit.
L’attaque rouennaise, elle, est asphyxiée par les lancers de Belisle, toujours aussi dominant malgré les manches qui s’additionnent.
En 8ème, Holland ouvre la manche par un double ! Brown pose l’amortie sacrifice pour l‘envoyer en 3. Keino a encore la pression. Va-t-il encore réaliser un exploit ? Avec un compte de deux prises pour aucune balle, Paula réussit à frapper un simple ! A 4 retraits du titre, Rouen cède. 1 partout.
Rouen est en mode résistance. En 9me, Baoui commence la manche par un hit by pitch. Martinez pose le bunt sacrifice. Baoui est en 2. Un coup sûr et Sénart est champion.
Perez, héroïque, a tout donné. Il laisse la balle à Prioul. Le gaucher ne doit pas redouter la pression. D’autant que le haut de lineup se présente. Perdomo est le premier à la plaque. Il est retiré sur trois prises. Le choix est fait d’accorder un BB intentionnel à Paz. Mais derrière, c’est le puissant cogneur américain Holland que doit affronter Prioul. Après deux balles, Holland s’élance sur le lancer suivant et frappe un petit ballon sur l’arrêt court Maxime Lefevre. Ouf ! Le mur rouennais a été solide. On va donc devoir jouer les prolongations.
Après plusieurs mois de championnat, le titre va se jouer sur une seule manche en extra inning. Forcément cruel pour le perdant.
Comme le veut le règlement du baseball, en prolongation, chaque équipe place un coureur en 1 et en 2 pour débuter la manche. Gleeson est en 1. Dagneau en 2. Louis Brainville frappe. Le jeune Rouennais a pour consigne de poser l’amortie sacrifice pour casser un éventuel double jeu. Il pose la balle vers le premier but. L’expérimenté Andy Paz fait le choix de tenter le retrait en 3 et effectue un mauvais lancer. Tout le monde est sauf et Dagneau en profite même pour marquer. (2/1). Joris Bert est retiré sur prises. Et c’est un jeune, ancien champion de France 12U avec les Huskies, qui va être le nouvel héro du match. Il frappe un double en champ centre. Deux points de plus sont marqués. Rouen mène 4/1. Confortable mais peut-être pas décisif avec la règle des deux coureurs sur buts de l’extra inning.
Sénart place ses coureurs. Brown est le premier frappeur. Il est retiré sur trois prises. Paula suit. Même sanction (K). Les Huskies sont à un retrait du titre. Meurant frappe un roulant sur Biller en 2me base. Le retrait en 1ère base est réalisé tranquillement… Les Rouennais peuvent se ruer sur le monticule pour former une mêlée humaine, ils sont champions de France pour la 16ème fois à l’issue d’une série finale au scénario hallucinant.
Le manager Keino Perez ne retient pas ses larmes. Après 17 ans passés au club comme joueur puis comme manager, il a décidé de rejoindre le staff du pôle France de Toulouse. Il quitte le club sur un nouveau titre et sur une inoubliable et mythique prestation sur la butte durant trois manches du match décisif. Une séquence déjà entrée dans la légende.
LE MATCH VU PAR MARTIN VISSAC
Je pense que 2-3 jeux m’ont particulièrement touchés. Le moment où Keino (Perez) rentre sur le monticule pour relever Camacho suite à cette décision de l’arbitre et réussit à faire les retraits a été un moment particulier. Surtout, le retrait que je réalise en rentrant directement dans la clôture du foulball au champ gauche reste un super souvenir (photo ci-dessous). Et aussi le double que je frappe dans le gap centre gauche pour faire rentrer ces deux points qui nous font gagner le match grâce à la save d’Esteban (Prioul) ensuite ! Et ce titre de MVP qui me fait énormément plaisir…