08 Nov 2023 – Une année noire
Pour la première fois depuis la montée en Elite en 2002, Rouen ne va pas disputer les playoffs. Un tremblement de terre dans le baseball français. Une défaite sur tapis vert pour raison administrative, des défaites invraisemblables ont exclu les Huskies du dernier carré.
Le 18 juin, lors de la rencontre face à Montigny, un jeune rouennais de 15ans, membre du Pôle espoirs de Rouen, a été, par erreur, inscrit sur la feuille de match lors de la rencontre face à Montigny. Victorieux du match sur le terrain 6/4, les Huskies ont été sanctionnés d’une défaite sur tapis vert. Sans cette sanction notamment ( ce jeune n’est jamais entré en jeu ), Rouen aurait terminé premier de sa poule. « On ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes », relativise Pierre-Yves Rolland, le Président rouennais. «Nous avons donné trop de matchs à nos adversaires et nous aurions dû être à l’abri de cette sanction ».
Les Huskies ont perdu cinq matchs d’un point. Rageant. Et inhabituel. Sylvain Virey, le Directeur sportif des Huskies, fait l’inventaire des occasions ratées durant la saison. « Oui. C’est très décevant. Et à ces 5 matchs pour lesquels nous n’avons pas su trouver de solution, s’ajoute aussi et surtout la défaite en finale du Challenge de France (perdue en 13me manche face à Montigny) ainsi que le match de maintien en Coupe d’Europe contre les champions d’Allemagne, Rouen menait 4/2 en 9ème..) ». La saison n’est pas terminée mais inévitablement on cherche à comprendre un tel scénario. Que s’est-il passé alors que l’équipe avait réalisé un triplé fantastique la saison dernière (Coupe d’Europe, Championnat et Challenge de France) ? Les raisons sont multiples selon le Directeur sportif rouennais. « Je pense avant tout que nous bénéficions de joueurs et de personnes de grande valeur. Cette situation n’est pas le résultat d’une situation ou d’une personne en particulier mais bien d’un ensemble de causes que nous n’avons pas pu, pas su contrôler. Sans ordre de priorité je note pour les joueurs un engagement moins important et des absences répétées aux entraînements et aux matchs pour raisons personnelles ou professionnelles. Les blessures sont venues s’ajouter aux problèmes de disponibilité. Comment imaginer qu’une saison puisse se jouer sans difficultés avec les problèmes de santé de Louis (Brainville) et de Dylan (Gleeson) cet hiver, de l’absence d’Esteban Prioul (toujours blessé depuis le début de la saison) ou de Quentin Moulin (blessé en début de saison suite à un accident de trottinette puis suite à son bras cassé lors d’un entraînement). Ces élément nous ont contraint à ne jamais jouer avec un effectif complet durant toute la saison ».
Une infirmerie bien remplie qui s’additionne avec des prestations des recrues étrangères décevantes. « On peut en effet parler de déception sur le recrutement de nos joueurs étrangers. Il n’est pas à la hauteur des attentes. Avec les blessures de nos lanceurs, l’absence non anticipée de joueurs cadres et le départ prématuré de certaines recrues (Werner Leal, meilleur lanceur du championnat, est reparti après avoir signé un contrat professionnel au Venezuela), nous n’avons pas su ajuster et trouver de bons renforts pour compenser nos lacunes ». Le départ de Werner Leal aura certainement été l’un des tournants de la saison pour les Huskies. Dans Paris-Normandie, Pierre-Yves Rolland confirme les propos de Sylvain Virey. « On tenait une pépite sur la butte mais il a eu une proposition qu’il ne pouvait pas refuser dans un autre championnat plus performant. Quand on est ensuite amené à recruter en cours de saison, sur le marché, on ne trouve plus les meilleurs joueurs. Et derrière, on se fragilise. C’est essentiellement pour ça qu’on lâche quelques matchs, des défaites qui nous clouèrent cher ».
Des blessures, des étrangers qui ne dominent pas… Et quelques jeunes partis sous d’autres cieux. « Dans notre gestion d’effectif, nous devons également constater le départ de joueurs qui ont une importance capitale dans notre processus de développement » regrette Sylvain. « Luc (Viger), ainsi que certains des meilleurs potentiels (4) jeunes formées localement sont partis vers d’autres centres d’entraînement et d’autres clubs (Toulouse ou Regensburg en Allemagne). Ces départs ou cette base de renouvellement de nos effectifs n’a pas été suffisamment compensée cette année ».
Et les Huskies ont découvert un sentiment nouveau. Le doute. « Le doute a fini par s’installer », développe Pierre-Yves Rolland dans Paris-Normandie. « Cinq ou six fois, il n’a manqué qu’un coup sûr pour l’emporter. Ensuite, on s’enfonce dans le négatif. On sortait d’une saison où l’on avait tout gagné et je crois que les gars n’ont pas appris à perdre tout simplement ».
UNE RESPONSABILITE COLLECTIVE
Pour autant, l’analyse de cet échec n’épargne pas les coachs et les dirigeants toujours selon Sylvain Virey. « Pour le staff aussi on constate un manque de disponibilité. Boris (Marche), tout comme les coaches assistants étaient moins disponible que l’année passée. Malgré le renfort déterminant de Greg (Fages), l’arrêt de Luc (Piquet) et de Yoann (Vaugelade) ont été préjudiciable à la vie du groupe. Contrairement à notre D2 qui bénéficie de Quentin (Becquey) et malgré ces défaillances constatées, nous sommes restés sur les bases d’un encadrement non professionnel pour la D1. Le manque d’engagement c’est aussi fait sentir chez les dirigeants. Pris par d’autre projets (gestion de la maison, organisation du Challenge de France Softball, remplacement de deux salariés, projet U13 au Québec, projet terrain, accompagnement de la formation de nos coaches (stages au Japon, Floride, Canada) …) et, je l’ai déjà évoqué, une saison qui fait suite à une année déjà éprouvante pour les bénévoles. Au final, je pense que nous avons (Joueurs, staff et dirigeants) tous manqué de rigueur dans notre projet de D1 Baseball. Pour autant et même si je ne me satisfais pas du résultat, malgré toutes ces difficultés, même en jouant mal cette année, nous avons disputé la finale du Challenge de France et nous étions à un match de la demi-finale du championnat ! »
Une année sans titre, une première depuis 2014 pour les Huskies. Les baseballeurs rouennais pourront s’inspirer de la réaction de la meute dès la saison suivante. Vexée, elle avait, dès 2015, remporté championnat et Challenge. De l’art de savoir rebondir. « Il nous faut maintenant continuer à nous battre pour bien finir la saison. Faute de titre cette année, cette mauvaise saison doit nous permettre d’apprendre et d’envisager nos erreurs comme les bases de nos forces futures. Nous ferons un bilan complet en fin de saison pour rebondir et envisager 2024 avec les ambitions qui caractérise le club ».
Il sera difficile, à l’heure de l’autopsie d’une saison ratée, d’évacuer le sentiment que les Huskies se sont battus tout seuls. Avec des fiches positives face aux qualifiées aux playoffs, (4 victoires à 2 face à Montigny, 5 victoires à 1 face à Toulouse, une très large victoire 13/1 face à Montpellier en demi-finale du Challenge de France…), la frustration prédomine. « Nous avons perdu le championnat contre des équipes moins fortes comme Paris ou la Rochelle. C’est là qu’on fout en l’air notre saison car on n’a pas su gérer ces matchs. ». Toutefois, en attendant de dresser un bilan complet, le Président Pierre-Yves Rolland ne veut pas limiter la saison 2023 à la seule prestation de la Division 1. « C’est bien sûr important, c’est ce qu’attendent nos partenaires, nos supporters… Mais il y a derrière tout un club avec ses projets. Je retiens par exemple nos jeunes au Québec, l’organisation du Challenge France de softball, une première, les travaux pour refaire la surface du terrain en fin d’année.. Nous avons aussi des raisons d’être satisfaits. Et cela montre aussi la difficulté d’être champion tous les ans. Cela valorise d’autant plus notre palmarès avec 17 titres de champions en 20 ans. Et puis cela peut être salutaire sur la remise en cause d’un groupe qui s’était installé dans une routine de tout gagner ».
Rouen a donc découvert les play downs. Les Huskies ne les avaient jamais joués. Terriblement moins excitant, mais Il fallait tout de même terminer la saison dignement. Ce sera fait en dominant Metz. Une saison noire que Sylvain Virey, le Directeur sportif du club, souhaite relativiser. « Nous avons connu une saison 2023 avec de gros problèmes de disponibilité de nos joueurs. Certains piliers du groupe ont été pris par des obligations personnelles et professionnelles. Nous avons subi également de nombreuses blessures (Esteban, Quentin…). C’est ajouté à ces problèmes d’effectifs de joueurs français notre recrutement qui n’était pas à la hauteur des attentes. Malgré ces difficultés, je rappelle que nous avons joué la finale du Challenge de France (perdu après 6 manches de prolongation) et que nous avons manqué la qualification en demi-finale du championnat d’un match (alors que nous nous étions qualifié d’un seul match l’année précédente…). Il ne faut donc pas remettre en question notre politique générale face à ces difficultés ponctuelles et se recentrer plutôt sur nos fondamentaux qui font notre réussite ».
On ne le sait pas encore, mais ces playdowns étaient les derniers matchs de Boris Marche à la tête de l’équipe. Le manager rouennais annoncera quelques semaines plus tard son souhait de se retirer.
L’HEURE DE QUENTIN BECQUEY
Son successeur sera rapidement trouvé en interne. Quentin Becquey est nommé au cœur de l’hiver manager. Le 16ème dans l’Histoire des Huskies. Un choix qui s’est imposé naturellement. « Nous sommes dans la continuité de ce qui fait notre ADN : la formation. De nos joueurs et nos coaches », confirme Sylvain Virey.
Une responsabilité qui ne fait pas peur au jeune manager (33 ans). « Cela représente un immense honneur ! Pour avoir porté ce maillot depuis 2008, j’ai eu la chance de jouer avec des grands noms du baseball français. Aujourd’hui, je vais porter cet héritage et le partager afin que nos joueurs puissent continuer d’écrire l’histoire du club ».
Quentin Becquey qui ne pourra pas compter dans son effectif l’un des plus grands joueurs français, Maxime Lefevre. L’arrêt court, bientôt papa, a décidé de raccrocher son gant, riche de 12 titres de champion de France et de 8 challenges de France. « De mon arrivée au pôle de Rouen quand j’avais 13 ans, à mon premier match avec l’équipe Une des Huskies, mon départ pour les US (Cochise college en Arizona), le championnat remporté avec les Capitales de Québec, tous ces trophées avec Rouen, ces coupes d’Europe, ces compétitions internationales avec l’équipe de France… Jusqu’à ce dernier match face à Metz, c’est passé à une vitesse folle !
Honnêtement, j’ai débuté ce dernier week-end sans vraiment réaliser (ou sans me l’avouer), que c’était la dernière fois que je portais le maillot des Huskies en tant que joueur. Tout ce qui a été fait lors de ce dernier match, l’ovation avant le match et pendant mon dernier passage au bâton, puis la sortie en cours de manche… Tout cela m’a profondément ému. C’est à ce moment que j’ai pleinement réalisé que c’était la dernière. Je serai à jamais reconnaissant ! .Mon arrivée au sein des Huskies ? Comment ne pas m’en souvenir ! J’avais 13 ans, je rentrais en 4ème ! Je débutais le pôle espoir, ce qui allait être un tournant dans ma vie ! Sylvain (Virey) et Luc (Piquet) étaient les coaches et je vous assure que ça déménageait ! Ils m’ont apporté le cadre dont j’avais besoin ! Sans cette arrivée en 2004, ma vie aurait été différente.
Mes débuts avec les Huskies, c’était une grosse étape ! J’arrivais dans une équipe qui était déjà une référence, avec des joueurs qui étaient installés en équipe Une mais également en équipe de France depuis des années. J’avais tout à prouver, je prenais la relève de Dany Scalabrini qui était un sacré joueur ! Honnêtement, ça été une histoire d’amour dès les débuts, la première saison a été une réussite, et ce, jusqu’à ce samedi 2 septembre 2023. Avec des hauts et des bas, mais surtout des hauts et des souvenirs qui resteront en moi à vie «
LES JEUNES HUSKIES AU QUÉBEC
La saison 2023 aura aussi des accents québécois avec une délégation rouennaise au tournoi 13U de la Capitale de la Belle Province, la classique Bob Bissonnette. « Les enfants ont vécu un séjour inoubliable, raconte Xavier Rolland, le chef de délégation. Voyage éducatif et baseballistique… Match au stade des Capitales de Québec devant un large public… Les enfants se sont bien battus tout au long du tournoi, n’ont rien lâché. Le niveau était très élevé mais ils n’ont jamais baissé les bras. Et quel accueil de nos amis québécois ! »
Quelques réactions des parents:
«Un million de mercis pour ce merveilleux voyage rempli d’émotions. L’organisation a été au top. Les enfants ont vécu une expérience unique. Nous sommes enchantés à travers eux. Et on espère sincèrement pouvoir rendre la pareille. »
« Merci d’avoir permis à notre fils de vivre ce moment inoubliable autant pour lui comme pour nous ! Ce fut une expérience de folie, il en revient des souvenirs plein la tête et le cœur. Nous vous disons respect et merci »
« Un voyage à plus d’un titre, un voyage qui fait grandir, un voyage qui rend heureux, un voyage qui guide… la liste est longue. Le baseball et le sport en général sont juste des moyens…. de devenir grand, d’être fier de soi, de se dépasser, de se réaliser, de se remettre en question ! Les enfants ont l’air d’avoir tous su saisir cette magnifique opportunité et ils rentrent le cœur et la tête remplis de merveilleux souvenirs »
« Encore mille mercis d’avoir mis des étoiles dans les yeux de mes enfants et des paillettes dans les miens ! »
« Merci à tous, superbe expérience, merci aux accompagnants, à ce partage, Jade est ravie et nous aussi, de magnifique souvenirs.»
Retrouvez les stats de la finale du Challenge de France ici
A 32 ans, après 15 titres de champion de France, l’arrêt court des Huskies de Rouen a décidé de mettre un terme à sa riche carrière qui l’a mené en Arizona, au Canada, et bien sûr à Rouen.
Pourquoi avoir décidé de prendre ta retraite ? Tu n’as que 32 ans…
Ce n’est jamais facile de prendre une telle décision, je sens que mon corps a encore quelques années à donner, mais c’est avant toute chose une décision personnelle.
Depuis peu, j’ai de nouvelles responsabilités au boulot qui impliquent beaucoup plus de déplacements sur Amiens et une charge de travail grandissante. Couplée à l’arrivée de notre premier enfant d’ici quelques semaines, j’ai décidé qu’il était temps de raccrocher.
Une carrière ça passe vite ?
Incroyablement vite ! J’en parlais justement aux boys à la fin du match, on se rend pas compte jusqu’au jour où ça se termine pour de bon.
De mon arrivée au pôle de Rouen quand j’avais 13 ans, à mon premier match avec l’équipe Une des Huskies, mon départ pour les US (Cochise college en Arizona), le championnat remporté avec les Capitales de Québec, tous ces trophées avec Rouen, ces coupes d’Europe, ces compétitions internationales avec l’équipe de France… Jusqu’à ce dernier match face à Metz, c’est passé à une vitesse folle !
Honnêtement, j’ai débuté ce dernier week-end sans vraiment réaliser (ou sans me l’avouer), que c’était la dernière fois que je portais le maillot des Huskies en tant que joueur. Tout ce qui a été fait lors de ce dernier match, l’ovation avant le match et pendant mon dernier passage au bâton, puis la sortie en cours de manche… Tout cela m’a profondément ému. C’est à ce moment que j’ai pleinement réalisé que c’était la dernière. Je serai à jamais reconnaissant !
Tu aurais préféré terminer sur un nouveau titre j’imagine ?
Bien sûr, j’ai préparé cette saison pour remporter tous les trophées comme chaque année ! L’histoire aurait été belle !
Comment expliques-tu d’ailleurs cette mauvaise saison ?
C’est une saison décevante pour le club, pas uniquement pour l’équipe mais aussi pour toutes ces personnes qui travaillent derrière, qu’on ne voit pas. Si nous voulons être réalistes, c’est un ensemble de choses, internes à l’équipe, un recrutement sur le papier très fort mais finalement décevant. Un état d’esprit général loin d’être celui que nous avons affiché pendant de nombreuses années.
C’est un échec sportif certes, mais c’est surtout une nouvelle opportunité d’apprendre et de reconstruire quelque chose de solide !
Te souviens-tu de ton arrivée à Rouen ? De tes débuts chez les Huskies ?
Comment ne pas m’en souvenir ! J’avais 13 ans, je rentrais en 4ème ! Je débutais le pôle espoir, ce qui allait être un tournant dans ma vie ! Sylvain (Virey) et Luc (Piquet) étaient les coaches et je vous assure que ça déménageait ! Ils m’ont apporté le cadre dont j’avais besoin ! Sans cette arrivée en 2004, ma vie aurait été différente.
Mes débuts avec les Huskies, c’était une grosse étape ! J’arrivais dans une équipe qui était déjà une référence, avec des joueurs qui étaient installés en équipe Une mais également en équipe de France depuis des années. J’avais tout à prouver, je prenais la relève de Dany Scalabrini qui était un sacré joueur ! Honnêtement, ça été une histoire d’amour dès les débuts, la première saison a été une réussite, et ce, jusqu’à ce samedi 2 septembre 2023. Avec des hauts et des bas, mais surtout des hauts et des souvenirs qui resteront en moi à vie.
Une bonne idée d’avoir rejoint les Huskies ? Comment s’étaient passées les discussions ? Tu t’en souviens ?
Plus qu’une bonne idée, je n’aurais voulu vivre ça avec aucun autre club ! Rouen, c’est mon club, ma ville, là où j’ai tout construit, et où je m’apprête à accueillir ma fille !
Les Huskies c’est l’ADN du haut niveau. Pendant toutes ces années, j’ai retrouvé à Rouen ce que j’étais parti chercher à l’étranger. Un fonctionnement proche du professionnalisme, un amour pour le baseball et encore plus pour la victoire, un esprit de famille.
Franchement, je ne me souviens pas bien des discussions, il faudrait demander à mon frère. Greg (Fages) est une encyclopédie du baseball, il doit s’en souvenir (rires).
Quel est ton meilleur souvenir avec la meute ?
C’est cliché de dire qu’il y en a beaucoup, mais c’est vrai ! L’un des tops souvenirs serait Rotterdam en Coupe d’Europe. Nous les battons chez eux ! Nous finissons par nous qualifier pour le final 4 à Rome ! Là, on jouait un baseball incroyable !
Puis, plus modestement, la finale que nous gagnons pour la dernière de Keino (Perez) en 2022. Celle-ci restera aussi avec beaucoup d’émotions et un « au revoir » au patron !
Cette dernière face à Metz, tout l’amour du club que j’ai ressenti quand vous avez été tous présent pour me remercier. Ce moment est l’accomplissement d’une carrière et de tant de sacrifices. Merci infiniment !
De toutes tes stats, de laquelle es-tu le plus fier ?
Des stats collectives ! 12 fois champions de France et 8 fois du challenge, c’est pas mal quand même ! 20 titres fêtés avec les boys, c’est ce qui restera. Les stats personnelles, c’est bien mais si j’ai réussi à laisser une trace humaine tout aussi importante, alors la mission est accomplie.
Tu as joué de 2009 à 2023. Quel est l’équipe la plus forte dans laquelle tu as évolué selon toi ?
2012, l’année de Rotterdam et du final 4 ! On a une équipe complète sur tous les aspects du jeu !
2015, avec Larry, McKenzie et Lusson, c’était solide aussi.
Qu’as-tu envie de dire à aux jeunes de l’équipe qui vont reprendre le flambeau ?
J’en parlais justement avec David (Gauthier), Luc (Piquet) et Boris (Marche), la chance que nous avons de faire ce sport qui nous apporte tellement plus qu’une pratique sportive de haut niveau ! Ça nous a forgé en tant qu’homme, nous a offert cette capacité à affronter le monde professionnel et trouver des solutions pour réussir ! Des amis sur qui nous pouvons compter en dehors des terrains ! C’est l’école de la vie le baseball ! Alors j’ai envie de leur dire de ne pas tricher, de bosser sans relâche, de toujours se relever car il n’y a pas d’échecs, que des leçons. Jouez avec passion, croyez en vous et travaillez plus fort que n’importe qui car la résultante sera plus grande que le baseball, elle dictera votre vie.
Que dirais-tu à un jeune qui a envie de jouer à Rouen ?
Venez, tout est fait pour vous mettre dans les meilleures conditions possibles ! Vous serez peut être la future génération qui continuera d’écrire l’histoire de ce club. Le meilleur club français des 20 dernières années.
As-tu conscience d’avoir évolué dans certainement la meilleure équipe de l’Histoire du baseball français ?
Oui et j’en suis persuadé ! Ce que Rouen a prouvé en France mais également en Europe ces dernières années, je ne pense pas qu’une autre équipe l’ait fait auparavant.
Tu as aussi joué en Arizona et aux Capitales de Québec ? Inoubliable j’imagine ?
Ça fait partie des expériences qui ont fait la personne que je suis aujourd’hui ! L’Arizona était la découverte d’un tout nouveau baseball, beaucoup plus compétitif, propre au système Nord-Américain. C’était la transition parfaite après avoir passé six ans en sport étude à Rouen ! Cette expérience m’a donnée les armes pour affronter le baseball professionnel.
Les capitales de Québec auront toujours une place dans mon cœur même si cela n’a duré qu’une saison. J’avais l’opportunité d’y retourner pendant plusieurs années après, mais j’ai décidé de revenir en France pour m’établir sur le plan personnel et professionnel. Québec a été tout simplement incroyable, aussi bien au niveau baseball que humain ! J’ai rencontré des personnes formidables, avec qui je suis toujours en contact ! J’ai réalisé mon rêve de jouer pro et de vivre de ma passion. Et puis, j’ai rencontré Coralie là-bas donc comment ne pas garder ce chapitre de ma vie précieusement.
Pour finir, je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes au sein de ce club qui est pour moi une famille ! On a vécu de sacrés trucs ensemble quand même ! Je ne serai jamais loin, je vous aime !
On se voit la saison prochaine, au bord du terrain 😉
REACTIONS
– Patrick Scalabrini (Manager des Capitales de Québec) :
Toutes mes félicitations à Max pour sa superbe carrière. Nous avons beaucoup apprécié ton séjour à Québec ! Tu as été l’un des joueurs les plus explosifs a avoir joué pour les Capitales (un des plus petits aussi haha !)
François Colombier (ancien manager des Huskies)
Très souvent, les clubs français, et Rouen en fait tout autant, font appel à des arrêts-courts étrangers. Il faut de l’expérience et du talent pour tenir ce poste crucial. Mais les Huskies, pendant de nombreuses années, ont pu compter sur un spécialiste français, et sans doute le meilleur d’entre eux à ce poste, Maxime Lefevre. Il était vraiment capables de jeux très spectaculaires, de bien diriger la défense, de rassurer tout le monde, avec de très solides capacités physiques. Alors, peut-être lui manquait-il quelques centimètres et quelques kilos pour aller encore plus loin dans sa carrière, mais au bâton, Maxime était tout aussi capable de sortir quelques longues balles que de faire parler des jambes en posant un amorti. Un joueur complet, et il n’y en a pas tant que ça dans le baseball français. Ce qui est le plus intéressant dans le développement des joueurs, c’est la façon dont ils deviennent des hommes. Max avait un caractère un peu plus difficile dans ses plus jeunes années, mais la maturité venant, il a su se transformer en un vrai leader, par la voix et par l’exemple. Et puis, surtout, il avancé professionnellement, il se construit une carrière, et c’est ce qui compte le plus. C’était toujours agréable de discuter avec lui de baseball ou d’autres choses. Maxime fait partie de la deuxième génération des Huskies champions, et il a su parfaitement porter et transmettre le flambeau aux suivantes. L’avenir dira si la flamme continuera à brûler, mais c’est une autre histoire. On ne peut pas parler de Maxime sans évoquer son supporter n°1, son frère Greg Fages, et je suis certain que ça lui fait un gros coup au cœur de voir son joueur favori raccrocher le gant.
– David Gauthier (ancien receveur des Huskies) :
Maxime marquera l’histoire du club mais aussi celle du baseball français.
C’est un joueur d’une autre classe, une classe qu’on a rarement l’occasion de croiser sur les terrains français. Et quand je parle de classe c’est pas uniquement pour son goût des tendances stylistiques! Gants, pantalons sur mesure, chaussette et teeshirt coupé, expérience capillaire, etc etc…On en a vu passer pendant sa carrière. Ahahah !
Non Max a réussi à élever le niveau du championnat français à lui seul mais aussi celui de tous ses coéquipiers dans chaque équipe où il est passé. Un vrai leader de jeu !
Mettre un terme à sa carrière n’est jamais une chose simple et facile tellement notre engagement envers ce sport a été total pendant la plus grande partie de notre vie. Mais son avenir est radieux pour lui et sa femme Coralie, donc je ne doute absolument pas qu’il aura d’autres challenge à relever !
Et puis ça n’est qu’une fin de carrière sportive, mais l’amitié elle ne s’arrêtera pas. C’est ça la force de notre famille, la force des Huskies.
– Xavier Rolland (ancien Président des Huskies) :
C’est avec beaucoup d‘émotion que j’ai vu Max quitter le terrain pour la dernière fois. J’avais contribué à le faire venir quand il avait 18 ans… Il fait partie de cette génération dorée des Huskies avec les Luc Piquet, Kenji Hagiwara, David Gauthier, Boris Marche, Joris Bert… Ils ont constitué la plus grande équipe de tous les temps du baseball français.
A Québec cet été, on me parlait encore de lui ( il a joué en 2014 pour les Caps ). Il avait tous les atouts du baseballeur. Le bras, les jambes, la frappe régulière. Il pouvait aussi frapper avec puissance. Un garçon intelligent, attachant. J’aimais lorsque j’étais président refaire les matchs avec lui. Il m’a promis de rester dans l’environnement des Huskies. On compte sur lui car Rouen a besoin de son expérience, de ses conseils…
– Robin Roy (ancien manager des Huskies) :
J’ai vu Maxime arriver à Rouen au Pôle espoir. Un gamin, passionné de baseball et avec un vrai talent. Je me souviens le regarder et être très étonné de la qualité de ses mouvements et attitudes sur le terrain, surtout dans un pays et à une époque où il n’y avait pas beaucoup de repère.
Maxime est donc un vrai talent naturel pour ce sport, mais je pense surtout un vrai athlète. Je l’ai vu évoluer de plus loin et c’est avec de l’admiration que je l’ai vu se développer sportivement, humainement et professionnellement .
Sa longévité dans notre sport qui reste confidentiel témoigne de sa passion, et de son engagement. Chapeau Maxime pour cette belle carrière !
– Keino Perez (ancien manager des Huskies) :
J’ai eu la chance de connaitre Max, à la fois comme coéquipier, puis comme manager. Max a toujours été respectueux, avec une caractère fort, bien sur, mais il faut un tel caractère pour arriver à obtenir le meilleur de nous même. Exigeant, perfectionniste et winner, il m’avait dit un jour « quand mon niveau descendra, je m’arrêterai ». Et voila. Je ne pense pas que son niveau a baissé, mais plutôt que son mental a basculé dans une autre phase de sa vie, il va devenir père. Il faut être à 100% et lui pouvait plus le faire. Max est sans aucun doute un des Hall of Fame du baseball français.