07 Avr Troisième journée, le point
Le week end a été marqué par des partages de victoires sur le terrains français. Cela a été le cas entre Rouen et la Rochelle, entre Sénart et Toulouse et Metz et Savigny. La bonne opération est faite par Montpellier qui bat deux fois Béziers. Au classement, deux blocs se dégagent. Déjà.
On vient à peine de jouer 20 % de la saison, mais déjà le championnat est en train de prendre un tour qui pourrait être décisif, avec deux pelotons assez distincts. Le top 5, duquel une équipe devra être exclue pour les play-offs. Et le bottom 3, en lutte pour éviter la dernière place synonyme de relégation. Il y a déjà 3 matches d’écarts entre les deux groupes, c’est beaucoup, après trois journées. Il reste évidemment encore beaucoup de base-ball, tout peut se resserrer, une belle série de victoires ou un fléchissement subit peuvent survenir à tout moment, mais ce que cette césure dans la D1 a le mérite de rendre passionnant la suite des évènements. Par exemple, dans 15 jours (quel dommage que le rythme du championnat soit ralenti ainsi dès le début de saison), on va avoir un Metz – Rouen, qui pourrait permettre aux messins de frapper un gros coup et de se sortir du bas du classement, un Savigny – Béziers qui aura des allures de « malheur au vaincu » et deux affrontements de tête, La Rochelle – Toulouse et Sénart – Montpellier qui en dira plus sur les forces des meilleures équipes du moment. On n’a pas fini de se régaler. En attendant, jetons un regard sur ce qui s’est passé ce week-end.
Une manche de trop
Les Boucaniers ont confirmé une tendance qu’on constate depuis trois saisons : ils jouent bien contre Rouen, ils parviennent à poser de sérieux problèmes aux Huskies. Prenez Clément Esteban. En début de saison dernière, le gaucher s’était amusé aux dépens de l’attaque rouennaise, 7 manches, aucun point, 3 hits, 4 strike-outs. Samedi, ce fut presqu’aussi bien, 7 manches, 2 points, 7 hits, 3 strike-outs. Il n’aura connu qu’une manche difficile, la 3ème, où il concéda deux points, dont un sur un balk qui causa la fureur de son coach Pablo Ossandon, expulsé d’ailleurs la manche suivante. Pour le reste, La Rochelle est restée à portée des Huskies, malgré une sortie une nouvelle fois dominante de Scott Bellina, qui n’a toujours pas donné de point, et n’est pas passé loin de renverser la table en 9è manche. Mais les Boucaniers ont forcé Rouen à sortir ses deux aces pour gagner le match, et les Huskies, un peu à court de lanceurs français, en ont payé le prix dans le match suivant, plus exactement dans la 3è manche au cours de laquelle ils ont concédé 8 points, ce qui ne leur été jamais arrivé sur un inning depuis leur remontée en D1 en 2002. 3 hits by pitch, 3 walks, 4 hits, les deux jeunes lanceurs des Huskies, Matteo Manaranche et Arthur Magnien ont pris la marée. Et ont sûrement beaucoup appris. Les Huskies ont tenté de remonter, en marquant 4 points dans les 2 manches suivantes, mais De La Rosa puis Canelon ont tenu bon, et Rouen pourra quand même regretter un passage à vide à la batte entre les manches 5 et 7, et cette line-drive à double-jeu de Joris Bert en dernière manche. Un double-jeu réalisé sans assistance par le colosse Kian Johnston, qui finissait ainsi en beauté une journée de 4 RBI.
C’est extra
On aurait pu aussi titrer une manche de trop pour le premier match entre Toulouse et Sénart. Quand on regarde le résultat, 12-4, on se dit que les Templiers ont dominé facilement. Sauf que la rencontre est allée en extra-inning, et que Sénart (qui s’était déjà imposé en 10è manche contre Rouen la semaine passée), a coincé son adversaire dans les cordes et l’a saoulé de coups, avec un profil étonnamment similaire à la 3è manche du match Rouen – La Rochelle : 3 BB, 2 HP, 4 hits. Jusque là, le duo vénézuelien Martinez / Lopez avait étouffé l’attaque du Stade, et sans une erreur coûteuse de Rojas en 1èremanche sur une balle a doublé jeu, cet extra-inning de folie n’aurait peut-être pas été nécessaire. Les toulousains ne se sont pas découragés dans le 2è match, avec un Ariel Soriano décisif tout au long de la journée (6 coups-sûrs) et on facilement dominé les débats. A noter l’arrivée d’un nouveau venu à Toulouse, Gerwuins Velazco, qu’on connait bien à Rouen puisqu’il fut le héros de la finale 2018 contre Montigny.
Tout reste à faire
La rencontre de la peur entre les deux équipes à la recherche d’une première victoire, Metz et Savigny, s’est soldé par un partage finalement logique, qui a exposé les difficultés des deux équipes, notamment au pitching. Les Lions se cherchent, à ce poste, et Joss Neyraud a connu une sortie très difficile, avec une grosse manche (décidément, c’était le thème de la journée…) qui a fait mal, la deuxième, dans laquelle Metz a marqué 7 fois, avec 3BB, 1 HP et 6 hits, dont deux triples consécutifs de Ruiz et Matéo, qui sont les dynamiteros d’une attaque messine qui semble toutefois plus équilibrée que la saison dernière. Le pitching JFL de Metz a souffert dans le match 2, les 4 lanceurs qui se sont succédé n’ont rien pu faire pour arrêter l’attaque de Savigny, avec un Moïses Nunez qui connait un très bon début de saison. Ça a été un peu mieux pour les Lions, même si Coste n’est pas allé au-delà de 4 manches, mais Hassed et Orozco ont mieux paru que lors de leurs dernières sorties. Puisqu’on parle de retours, à noter celui à Savigny du meilleur joueur de la saison 2022, Pierre-Emmanuel Planes, qui a été testé au premier rang de l’alignement où l’américain Kittrell ne parvenait pas à s’imposer. Au total, ce partage des victoires arrange tout le monde, puisqu’aucune équipe n’est décramponnée, mais tout reste à faire pour les deux équipes qui demeurent scotchées en bas de classement.
Bien, mais pas assez
Béziers n’a qu’une victoire depuis le début de la saison, mais les Pirates sont loin d’être ridicules. Ils s’accrochent à chaque match, ils rendent la vie dure à leurs adversaires, mais il leur manque toujours un petit quelque chose pour parvenir à s’imposer. Dans le premier match, ils ont été victime du trio infernal Brossier – Rodriguez – Kovacs, les trois premiers frappeurs des Barracudas qui ont fait la diffèrence en 3è manche et ont produit le 4è point en 5è. Béziers a poussé, a tenté, toujours porté par un Daniel Pilar très solide depuis le début de la saison, a amené le point égalisateur au bâton en 9è manche, mais n’est pas parvenu à ébranler Anderson Vera. Le lanceur des Barracudas a été plus que dominant avec un match complet de 11K, 0BB et 5 hits. Il s’annonce comme une arme redoutable dans l’arsenal montpelliérain. La deuxième rencontre a été un peu plus facile pour Montpellier, avec les difficultés du pitching JFL de Béziers, mais les Pirates ont frappé plus de hits que leurs adversaires, sans parvenir à trouver suffisamment la faille. Et puisqu’avec la grosse manche, le gimmick de la journée était les grands débuts (n’oublions pas non plus celui de Dagneau à Rouen), Béziers a fait lancer son américain Tim Brown (4K en 2 manches) qu’on n’avait pas encore vu cette saison.