Le bilan 2025 avec Quentin Becquey

Le 19me titre de champion de France, acquis en terre montpelliéraine, est aussi le deuxième de suite remporté par le jeune manager des Huskies, Quentin Becquey. Après quelques jours de décompression bien mérités, il a bien voulu dresser un premier bilan pour une saison malgré tout parsemée d’embuches. 

Avec un peu de recul, comment analyses-tu cette saison 2025 ? La saison se termine sur le titre mais elle a été tout de même compliquée ?
Un recrutement prometteur, un début de saison sérieux avec neuf victoires sur les onze premiers matchs, l’entame de cette saison 2025 était réussi. Le groupe a commencé cette année sur de bien meilleures bases que la saison 2024. La dynamique a changé après la blessure de Martin (Vissac) et le départ d’Austin (Roccaforte). Des failles se sont créées sur le monticule et en défense, l’alignement devait changer, car c’était les frappeurs 1 et 2 que nous avions perdu. Les performances qui ont suivi ont manqué de régularité. On était capable de tout. Jake Mackenzie est arrivé après ces départs, mais il a rejoint un groupe qui cherchait son jeu. Un challenge de France plus tard, c’est un lanceur étranger que nous devons renvoyer. Malgré les difficultés et les critiques, le groupe est resté soudé jusqu’au bout. Nous avions conscience que cette saison allait être une traversée mouvementée et dans la tempête, certains se sont affirmés. Nous avons accueilli deux nouveaux Huskies entre temps, Luke (Livian) et William (Martinez). L’expérience gagnée pour certains a permis de resserrer les rangs et de gagner la confiance de l’équipe. Je pense particulièrement à Axel (Laval-Quesney), Arthur (Magnien) et Oscar (Lebouc). Nos jeunes Huskies, qui encore l’année dernière faisaient la navette entre la D1 et la D2, ont eu un rôle important dans cette période.
La double défaite à La Rochelle fut le tournant de la saison, à mon avis. Cela a été un électrochoc. Après cela, on a retrouvé une dynamique et une certaine efficacité tant sur le plan offensif que défensif. Après ce week-end dur à encaisser, s’en est suivi 7 victoires sur les 8 derniers matchs de la saison régulière. La dynamique au sein de l’équipe avait conquis tout le monde. Tout le monde, sauf Scott (Bellina), qui a décidé de partir jouer au Japon et laisse l’équipe alors que nous allions recevoir le 1er du championnat, Montpellier. 
La double défaite à La Rochelle et la victoire contre Montpellier après 4h de jeu nous ont bien préparé pour les play-offs. Même après une double défaites, le groupe a su garder son sang-froid et son sérieux, en témoigne la performance en demi-finale face à Toulouse.

J’AI RETROUVÉ UNE SENSATION QUE JE N’AVAIS PAS RESSENTI DEPUIS TRÈS LONGTEMPS. UNE SENSATION VÉCUE VÉCUE AVEC LES HUSKIES DES ANNÉES 2009-2012.

Tout le monde annonçait Montpellier champion. C’est quoi la recette des Huskies en finale ? Raconte-nous comment vous avez vécu au sein du Groupe l’approche de cette finale, la semaine entre les deux tours…
En fait, tout a commencé lors de la venue de Montpellier pour l’avant-dernier weekend de la saison régulière. La dernière fois que nous les avions joués, c’était lors de la demi-finale de la Coupe d’Europe. Un match serré, mais perdu 2-1, chez nous, devant notre public et ça, les gars ne l’ont jamais oublié ! 
Montpellier perd les deux rencontres à Rouen, l’équipe ne pense plus qu’à une chose, c’est de retrouver les Barracudas en finale. Cette obsession nous a fait défaut lors de la phase aller des demi-finales à Toulouse. Dos au mur, avec l’obligation de gagner les 3 matchs suivants, c’est manche par manche que nous avons dû attaquer la phase retour. Les gars l’ont fait et en jouant un très beau baseball ! Résultats, nous arrivons en finale avec 5 matchs intenses dans les jambes, ce qui représente un volume conséquent d’at-bat, de manches lancées, de jeux défensifs.
Même si nous avions gagné les deux dernières rencontres face Montpellier en saison régulière, c’est dans l’esprit de revanche de la Coupe d’Europe que nous avons attaqué cette finale. Les gars étaient prêts, chacun connaissait son rôle, tout le monde voulait jouer le plus beau baseball possible. 
J’ai retrouvé une sensation que je n’avais pas ressentie depuis très longtemps. Une sensation vécue avec les Huskies des années 2009-2012. C’est difficile à exprimer, mais en les voyant jouer cette finale, j’ai la citation de Derek Jeter qui me vient en tête : « Le jeu ralenti quand tu es préparé et il accélère quand tu ne l’es pas ». Ils dégagent tous une certaine sérénité, ils sont conscients dans le moment présent et s’attellent à la tâche avec professionnalisme. Jeu après jeu, at-bat après at-bat. 
Les deux victoires à la maison ont récompensé leur travail individuel et collectif. La semaine qui a suivi n’était pas différente des autres. On partait à Montpellier avec la même détermination d’avant la finale. Les deux victoires à la maison n’ont pas changé l’état d’esprit du groupe, nous sommes descendus chez eux comme si c’était le premier match des finales. En plus de ça, l’équipe avait une motivation supplémentaire, les Barracudas étaient invaincus chez eux. 

C’EST UN HONEUR DE MANAGER CETTE EQUIPE DEPUIS DEUX ANS MAINTENANT

Perdre son lanceur, son ace, l’Américain Scott Bellina,  juste avant les play offs a été un coup dur ?
Si pour certains le départ de l’Ace de Rouen allait provoquer l’échec de l’équipe pour la suite, c’est mal connaître les Huskies ! Le malheur des uns fait le bonheur des autres, et le départ du numéro 29 a fait le bonheur du numéro 15, Thibault Mercadier. Qui s’est affirmé comme notre ace lors des play-offs.

19 finales de championnat de France, 19 victoires, c’est une stat dingue ?
Oui, c’est difficile de l’expliquer et encore plus quand on hérite de ça ! C’est un honneur de manager cette équipe depuis 2 ans maintenant, et je suis très fier de l’équipe qui s’inscrit de nouveau dans cette stat dynastique.

Malgré tout, il y a eu les échecs en Coupe d’Europe et au Challenge…
Oui, j’assume mon bilan. Ça fait maintenant deux ans consécutifs que nous perdons dans la phase qualificative du challenge de France. C’est ma bête noire….
Concernant la Coupe d’Europe, les blessures, les départs, ont bousculé tous nos plans pour cet événement. Luke et William étaient présents, mais non qualifiables. La saison est loin d’être parfaite, d’autant plus que nous sommes très exigeants sur les résultats. Le retour à l’Europe était une priorité, nous sommes qualifiés pour la deuxième année consécutive, nous continuons sur le travail. Depuis l’année dernière cette équipe à un taux de réussite de 72.5%, il faut que notre réussite s’applique dans les « tournois » en saison.

Comment vois-tu 2026 ?
On peut me reprocher beaucoup de choses, comme être trop ambitieux. Ça fait deux saisons que je dis dit vouloir tout gagner. « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre » Sun Tzu. Je reste sur la même trajectoire, étant donné que sur les 3 objectifs exprimés pour cette saison, nous n’en avons atteint qu’un seul, il faut que je travaille plus dur pour passer certains caps. 

Il n’y avait que 2 Rouennais aux Championnats d’Europe avec la France. C’est une déception ?
Ça faisait partie de mes objectifs individuels pour les joueurs susceptibles d’être sélectionnés cette année. Nous en avons eu 4 en Equipe de France U23 (Louis Brainville, Thibault Mercadier, Kenny Esposito, Axel Laval-Quesney) et j’ai même eu l’honneur d’intégrer le staff U23 en tant qu’entraineur des lanceurs et je tiens à remercier Keino Perez pour cette superbe opportunité.   
Pour les Seniors, nous avons de nouveaux 4 sélectionnés (Kenny Esposito, Thibault Mercadier, Quentin Moulin, Esteban Prioul).
Je ne peux pas dire que c’est une déception, tout ce que je peux dire, c’est que si nous voulons retrouver le maillot France pour les joueurs de positions rouennais, il va falloir travailler plus pour qu’ils deviennent des premiers choix et non des réservistes.



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